La mère écope d'une peine de 5 ans de travaux forcés
Qu’elle soit victime d’infidélité ou de viol, Diatta Djitté a été condamnée lundi par la Cour d’assises de Dakar à cinq ans de travaux forcés pour infanticide.
Contrainte d’épouser un homme qu'elle n'aimait pas, Diarra Djitté avait quitté la Casamance pour venir s’installer à Dakar. Dans la capitale, elle va vivre son pire cauchemar. Elle a été violée par un marabout, ami de l'oncle qui l'héberge. ''Ce jour, j’étais partie lui apporter du linge. Dès que je suis arrivée, l’homme qui était avec lui dans sa chambre est parti...''. S'en arrêtant là, Diarra a refusé hier de revivre son cauchemar. Toujours est-il que dans la nuit du 9 février 2009, se trouvant au domicile de sa patronne, elle est montée à l’étage quand elle a senti des douleurs au ventre. Après avoir accouché seule, elle a étranglé son bébé de sexe féminin avec un morceau de tissu. Ensuite, elle a enveloppé le corps dans un sac contenant divers d’objets. Après son forfait, la domestique mère d’un enfant âgé de six ans, est retournée au lit.
Toutefois, cette nuit-là, le quartier de l’Unité 4 des Parcelles Assainies avait reçu la visite de voleurs. Inquiète pour ses moutons, la dame Dior Ndiaye était montée à l’étage pour vérifier s'ils n’avaient pas été emportés. A la barre, elle a décrit le spectacle qui s’est offert à ses yeux : ''J’ai vu des traces de sang, avant de découvrir le cadavre dans un sac. D'abord, j'ai cru que le chat avait tué le coq''. La vieille dame était dans l'ignorance de la grossesse. ''Si je l’avais su, je l’aurais assistée, j'aurais même éduqué son enfant'', a-t-elle ajouté, avant de révéler que son employée avait peur de la réaction de son mari et de sa famille restée au village.
Selon Diarra, le bébé était mort-né. ''Comme il n’a ni pleuré ni crié, j’en avais déduit qu’il n’était pas vivant'', s’est-elle défendue. Mais, l'argument de défense n’a pas convaincu le parquet général. El Hadji Abdoulaye Sylla a donc requis 10 ans de travaux forcés. Me Bassirou Sylla, conseil de la défense, a lui plaidé pour l'acquittement de sa cliente, du fait de l'absence de preuves que l’enfant était vivant à la naissance. Il n'a pas réussi à convaincre la Cour qui a condamné Diarra Djitté à cinq ans de travaux forcés pour infanticide.
FATOU SY