«Yeumbeul»en colère contre Macky Sall et son épouse
La décision prise par les autorités de déloger les sinistrés, en cette veille de rentrée des classes, n'est pas du goût des populations qui la jugent cavalière.
L’Association Génération And Defar Yeumbeul (Gady) n'apprécie pas, alors pas du tout, les méthodes utilisées par le gouvernement pour récupérer ses écoles jusque-là occupées par les sinistrés. Même si elle estime qu'une opération de salubrité publique s'impose, avec la rentrée des potaches, prévue ce 04 octobre, elle s'oppose à ce «qu'on laisse les gens retourner dans les eaux et se clochardiser», avec la conviction que les autorités auraient dû prendre les devants pour éviter un tel scénario.
A l'issue d'une assemblée générale tenue ce dimanche 30 septembre à Yeumbeul Sud, pour statuer sur la situation de cette catégorie sociale, ils ont décidé, selon un communiqué de presse parvenu à EnQuête, «d'installer, sur la base de leurs propres moyens, des tentes et des bâches sur des terrains nus de Yeumbeul Sud», mais aussi d'assurer la prise en charge des sinistrés livrés à leur propre sort.
L'association déplore que leur quartier ne suscite aucun intérêt majeur du côté des gouvernants. Dans un discours nuancé, elle s'interroge sur la pertinence des orientations gouvernementales, non sans poser le débat sur la «pérennité» de la compensation financière allouée à chaque famille de sinistrés. «Certes ce sont des personnes très éprouvées, dépourvues de ressources, qui en ont bénéficié, mais il faut reconnaître que ce montant (100 000 F par famille) est aussi dérisoire qu’il ne peut même pas servir d’avance pour un appartement ou une maison. Et qu’adviendra-t-il des autres mois ?»
Les membres de cette association n'ont pas, par ailleurs, manqué de tirer sur la première dame du Sénégal qui ferait plus du tape-à-l’œil que du social. Et ils soulignent : «La fondation «Servir le Sénégal» qu'elle dirige s’active depuis le début des inondations dans une politique de deux poids deux mesures. Elle privilégie plus les sinistrés de Nord-foire, Ouest-foire et autres qui sont logés au Cices. Or en tant que Première Dame du Sénégal, elle devrait être équitable».
Se voulant plus précis, ils font savoir qu'il y a des sinistrés de luxe, «ceux de la Foire qui mangent à leur faim, sont soignés et suivi médicalement, (avec) la circoncision de leurs enfants, l’habillement, entre autres». Et ceux de la banlieue, laissés en rade. «Nous n’avons vu aucune action de cette fondation. N’eussent été des bonnes volontés qui se sont signalées et qui continuent de nous soutenir, la situation serait encore plus dramatique.»
Matel BOCOUM
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