Cl Papa Ange M. Diatta rassure et explique
Avec 673 interventions, dont neuf évacuations à l’hôpital, la Brigade nationale des sapeurs-pompiers accorde une attention particulière à Keur Massar.
Camille Basse, c’est le quartier général du Groupement mobile des sapeurs-pompiers à Keur Massar. Réceptacle de toutes les eaux qui arrivent des Parcelles-Assainies et environs, ce quartier est le point nodal des inondations à Keur Massar. Sur place, un important dispositif est monté pour évacuer l’eau vers le marigot de Mbao, à 1,5 km. Commandant des opérations de secours, Cl Papa Ange Michel Diatta déclare : ‘’En résumé, notre mission consiste à suppléer l’assainissement par le pompage. Il faut savoir que dans tout le secteur, il n’y a qu’un seul exutoire. C’est Camille Basse qui mène vers le marigot de Mbao. La solution, à court terme, c’est le pompage. Maintenant, pour régler le problème à long terme, il faut assainir.’’
Aux populations de Mbao qui s’inquiètent de cette évacuation des eaux pluviales vers leur localité, le chef des opérations, rassure : ‘’Nous avons un dispositif en aval au niveau du marigot. La pompe la plus puissante de la brigade est fixée à ce niveau. Sur ce plan, toutes les précautions ont donc été prises. Ils n’ont pas à s’inquiéter.’’
D’après M. Diatta, le dispositif a été quadruplé depuis les fortes pluies du week-end dernier (5-6 septembre), notamment avec des électropompes de grande puissance. De plus, informe-t-il, l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas) leur a délivré les conduites qui vont aller jusqu’au marigot de Mbao, distant d’environ 1,5 km. Le problème fondamental, selon lui, c’est qu’il n’y a pas d’exutoire naturel dans cette zone.
Au-delà du pompage, l’équipe de Papa Michel Ange Diatta est aussi en alerte pour aller récupérer les sinistrés en détresse dans leurs maisons. Depuis les fortes pluies, ils ont eu à porter secours à 673 personnes, dont 9 sont soit des personnes âgées ou des femmes en état de grossesse terminale. ‘’Nous avons mis en place un dispositif pour les évacuer en cas de besoin’’.
Mais les opérations du Groupement mobile des sapeurs-pompiers ne se limitent pas à Keur Massar.
La BNSP a, en effet, déployé près de 500 personnes pour aller au chevet des populations dans toute la région de Dakar.
KEUR MASSAR Un calvaire sans fin ! Aux Parcelles dites assainies de Keur Massar, particulièrement aux Unités 2 et 3, le spectacle est encore plus désolant. Ici, impossible d’accéder aux habitations pour prendre le témoignage des populations. Le niveau de l’eau arrive presque aux hanches des rares personnes qui ont décidé de s’y engouffrer. Et sa couleur verdâtre décourage toute visite non essentielle. Pendant ce temps, des enfants, dans la plus grande insouciance, semblent trouver une nouvelle activité pour meubler le temps, en ces périodes de vacances scolaires. Il s’agit de faire des parades dans cette eau sale et nauséabonde. Chez leurs ainés, les préoccupations semblent ailleurs. Pendant que les uns s’affairent autour de leurs véhicules nageant dans l’eau, les autres bravent, stoïques, les inondations, sous le regard compatissant des badauds et autres riverains venus observer l’ampleur des dégâts. De loin, à partir de Camille Basse, on aperçoit des enfants perchés sur les toits de leurs maisons ; des habits exposés au soleil ; quelques piétons qui se déplacent difficilement dans les eaux à la surface verte comme un terrain de football. Preuve qu’il y a encore quelques âmes dans cette cité piégée par les eaux pluviales. Mais la plupart ont préféré s’exiler vers des endroits plus agréables à vivre. Pour les plus téméraires qui refusent d’abandonner leurs maisons, c’est un calvaire sans fin ! |
MOR AMAR