Les femmes leaders proposent un ''Mouvement du 8 mars''
Contexte électoral oblige, les femmes leaders ont planché hier, au Codesria, sur le thème ''place de la femme dans l’espace politique africain''. Seulement la déconvenue des deux candidates à la présidentielle de 2012 a ponctué les débats. Tour à tour, Me Aïssata Tall Sall, Mme Hawa Dia Thiam, Mme Khady Fall Tall, Mme Penda Mbow ou Me Ndèye Fatou Touré ont cherché à crever l’abcès.
''J’ai mal lorsque je me rends compte que les femmes n’ont pas comptabilisé ne serait-ce que 10 000 voix lors du scrutin'', a déploré la députée Me Ndèye Fatou Touré. Elle estime toutefois qu’il est temps pour les femmes de marquer une rupture dans leurs démarches afin d'obtenir une représentativité de qualité dans les sphères décisionnelles. L’avocate a déploré l’absence des femmes, en tant que groupes de réflexion, aux Assises nationales et au M23. Elle propose la mise en place ''d’un mouvement du 08 mars qui permettra à toutes les femmes de mutualiser leurs réflexions, de poser des actes communes en vue de transformer cette idéologique en action concrète''. ''Il est temps, ajoutera-t-elle, d’arrêter la phraséologie''.
Ainsi, les leaders féminins se sont réjouis des avancées notables dans l’amélioration du statut de la femme. Elles se sont engagées à passer à la loupe les carences qui ont perdu les candidates à la présidentielle, lesquelles gagneraient, à l’avenir, à projeter une image sérieuse. ''Nous devons réfléchir ensemble sur le profil des femmes aptes à nous représenter aux échéances électorales'', a déclaré Mme Hawa Dia Thiam. L’ancienne ministre chargée des Relations avec les institutions estime que les femmes ''doivent avoir le sens de la pédagogie''. Selon elle, celles-ci ''doivent être des femmes de qualité, en vue de valoriser la loi sur la parité, même s’il y a une récupération politique''.
''Les règles du jeu, en politique, sont définies par les hommes''
Sur la déroute des femmes à la Présidentielle, Me Aïssata Tall Sall dira que ''les femmes n’ont pas encore l’appareil, car les règles du jeu, en politique, sont définies par les hommes. Elles doivent se battre et s’imposer sur ce terrain masculin. Sinon, tout le reste ne sera que superficiel et cosmétique''. Ainsi, les femmes leaders présentes ont convenu de faire la politique d’une manière différente de celle des hommes. ''Là où les hommes s’inscrivent dans une perspective de compétition gagnante, les femmes choisissent la logique de transformation sociale. Elles se soucient de l’efficacité et des résultats tangibles'' soutient l'édile de Podor. D'ailleurs, c'est pourquoi selon elle, il y a plus de ''transhumants'' chez les hommes.
MATEL BOCOUM