Sa participation à l'élection présidentielle de 2027 compromise

Marine Le Pen pourra-t-elle se présenter à l'élection présidentielle de 2027 ? Quelles conséquences pour le Rassemblement national ? Des questions au cœur de sa condamnation ce lundi 31 mars par le tribunal correctionnel de Paris dans l'affaire des assistants parlementaires européens.
Le jugement dans l’affaire dite des assistants parlementaires européens du Rassemblement national a rendu son jugement ce lundi 31 mars devant le tribunal correctionnel de Paris. Il condamne Marine Le Pen à quatre ans de prison, dont deux ferme sous bracelet électronique, et 100.000 euros d'amende. Et surtout la cheffe de file de l'extrême droite française est condamnée à cinq ans d'inéligibilité avec effet immédiat. Marine Le Pen va faire appel de ce jugement, mais celle qui a construit sa carrière sur l'ambition d'être élue présidente de la République voit son avenir politique subitement compromis.
Tout a commencé le samedi 16 avril 2022, lorsque l'affaire est révélée au grand public par Médiapart. Marine le Pen, alors finaliste de l'élection présidentielle face à Emmanuel Macron, est accusée par l'office européen de lutte antifraude d'avoir détourner des dizaines de milliers d'euros lorsqu'elle était eurodéputée. Pour la justice, ces assistants parlementaires européens exerçaient des emplois fictifs et travaillaient pour le Rassemblement National à Paris. "Il a été établi que toutes ces personnes travaillaient en réalité pour le parti, que leur député ne leur avait confié aucune tâche", qu'ils "passaient d'un député à l'autre", a détaillé la présidente du tribunal en ajoutant : "Marine Le Pen était "au cœur de ce système", encore plus quand elle a pris la suite de Jean-Marie Le Pen à la tête du parti à partir de 2011."
Pour Jordan Bardella, cette condamnation à l'inéligibilité immédiate est "un scandale démocratique". Le président du RN appelle à une mobilisation "populaire et pacifique" et lance une pétition. L'absence potentielle de Marine Le Pen à la prochaine présidentielle fait également réagir l'ensemble de la classe politique, sous le choc. Marion Maréchal, la nièce de Marine Le Pen, écrit : "Des juges ont décidé d'exécuter dans un tribunal celle qu'ils n'ont jamais pu faire reculer dans les urnes ." Laurent Wauquiez, chef des députés LR, s'interroge : "Il n'est pas sain que, dans une démocratie, une élue soit interdite de se présenter à une élection. Ce sont les Français qui doivent décider." Même tonalité chez les Insoumis : sur le réseau social X, Jean-Luc Mélenchon assure :« La décision de destituer un élu devrait revenir au peuple.» Mais pour Prisca Thévenot, la porte-parole du gouvernement, "nous (les politiques) sommes des citoyens comme les autres? Nous faisons la loi, nous connaissons la loi".