Les réfugiés présents en ville sommés de rejoindre les camps
Le Kenya a ordonné mardi, dans une annonce publiée dans des quotidiens nationaux, aux dizaines de milliers de réfugiés présents dans ses villes de retourner dans les camps de réfugiés.
La décision intervient après une série d'attaques dans un quartier de la capitale Nairobi peuplé en majorité de Kényans d'éthnie somali et de réfugiés somaliens, mais aussi dans le nord-est du territoire kényan frontalier de la Somalie.
"Tous les demandeurs d'asile et les réfugiés de Somalie doivent se présenter aux camps de réfugiés de Dadaab (est), tandis que tous les demandeurs d'asile des autres pays doivent se présenter au camp de réfugiés de Kakuma (nord-ouest)", indique l'annonce rédigée par le commissaire chargé des questions de réfugiés au ministère de l'Immigration, Badu S. Katelo.
"Il est demandé au HCR (Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés) et aux autres partenaires qui s'occupent des réfugiés de cesser de fournir des services directs aux demandeurs d'asile et aux réfugiés dans les zones urbaines et de transférer les mêmes services dans les camps de réfugiés", poursuit-il.
Selon le HCR, plus de 33. 000 réfugiés somaliens vivent à Nairobi.
Dadaab, plus grand complexe de camps de réfugiés au monde, situé à une centaine de kilomètres de la frontière somalienne, accueille depuis plus de 20 ans des Somaliens fuyant violences et sécheresses récurrentes dans leur pays. Les réfugiés y sont aujourd'hui près de 470. 000.
Comme Kakuma, qui se trouve, lui, à une centaine de kilomètres de la frontière sud-soudanaise, il abrite déjà bien plus de réfugiés que sa capacité initiale n'en prévoit. Plus de 100. 000 réfugiés se trouvent actuellement à Kakuma.
Les attaques - à la bombe ou à la grenade - qui frappent depuis plusieurs mois Nairobi et le nord-est du Kénya sont généralement attribuées par les autorités kényanes aux islamistes somaliens shebab, ou leurs sympathisants que l'armée kényane pourchasse depuis octobre 2011 dans le sud somalien.
Même si les insurgés islamistes ont à plusieurs reprises promis des représailles au Kenya, ils n'ont de leur côté jamais revendiqué les attentats.
J.A