Publié le 25 Sep 2024 - 14:09
LÉGISLATIVES 2024 – ALLIANCES ELECTORALES

L’AFP rejoint Nouvelle responsabilité

 

Après le Parti socialiste, c'est maintenant au tour de l'AFP de rejoindre la grande coalition en construction avec la Nouvelle responsabilité. Ainsi, le PS, l'AFP et la NR s'unissent pour les échéances du mois de novembre prochain.

 

En prélude aux futures législatives, les jeux d'alliances se poursuivent. La nouvelle formation politique d'Amadou Ba, la NR, après le Parti socialiste, jette son dévolu sur l'Alliance des forces de progrès (AFP). Les deux formations politiques ont officiellement acté leur compagnonnage ce lundi au siège des progressistes.

À la tête de la délégation de la Nouvelle responsabilité, Cheikh Oumar Anne estime que cette union était dans l'air du temps. “L'alliance avec l'AFP est pour ainsi dire logique, naturelle. Car nous partageons bien des valeurs avec ce parti qui a pris part aux plus grands combats politiques et démocratiques de ce pays. Aujourd'hui encore, le Sénégal est menacé et nous ne pouvons que nous réjouir de cette entente avec le parti de notre doyen Moustapha Niasse”, souligne l'ancien ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation. Avant d’évoquer les inquiétudes qui, selon lui, planent sur ces Législatives, le maire de Ndioum a également voulu exclure toute idée de boycott. “Il est évident que nous serons présents à ces échéances. Notre venue ici en dit assez long, l'objectif est d'aller vers ces élections en toute responsabilité”.

D'après M. Anne, les clignotants sont au rouge, en ce qui concerne l'organisation du prochain scrutin. Il l'exprime ainsi : “Nous nous dirigeons vers des élections législatives inédites, car rien que la quasi-exclusion du processus, c'est du jamais vu. En outre, à moins de deux mois du scrutin, de nombreuses questions d'ordre technique sont encore en suspens. Par exemple, chaque candidature validée nécessite la confection de pas moins de sept millions de bulletins.” L'ancien de l'APR poursuit : “Avec la suppression du parrainage, il est clair qu'il y aura une foison de listes. Nous devrons donc produire plusieurs milliards de bulletins de vote, sans parler des autres dispositifs nécessaires à la bonne organisation des élections. Jusqu'ici, rien n'a été fait dans ce sens, aucun marché n'a été lancé, à moins qu'ils ne fassent encore dans le gré à gré. À ces manquements s'ajoute la partialité du ministre de l’Intérieur qui, lors de sa dernière sortie, s'est lui-même mis hors-jeu pour organiser le scrutin”.

Représentant la délégation de l'AFP à cette réunion, Bouna Mohamed Seck a également commenté la situation. Le progressiste a laissé entendre que d'autres viendront gonfler les rangs de cette mouvance de l'opposition. “L’Alliance des forces de progrès et Nouvelle responsabilité ont décidé de s'unir pour aller vers ces élections législatives. L'objectif de cette rencontre est aussi de jeter les bases d'une coalition encore plus large, car d'autres formations politiques sont avec nous. Sans oublier que nous sommes en pourparlers pour intégrer d'autres formations soucieuses de l'avenir de cette République”.

Monsieur Seck a poursuivi en tirant sur le régime de Pastef. “Il ne faut pas avoir peur de dire les choses telles qu'elles sont. Le pays est au plus mal. En à peine six mois, ces nouveaux dirigeants ont montré leurs limites. L'économie est au ralenti, des emplois sont supprimés tous azimuts, le chômage monte crescendo. L'enjeu des échéances du 17 novembre prochain est surtout économique”.

 

CHEIKH OUMAR ANNE

“Ils n'ont rien contre moi”

Au moment de répondre aux questions des journalistes, Cheikh Oumar Anne a voulu clarifier les choses sur cette supposée interdiction de sortir du territoire national. L'ancien ministre du régime du président Macky Sall soutient qu'il est libre de ses mouvements, même en dehors du Sénégal. “Personne ne peut m'empêcher de voyager pour vaquer à mes occupations, si je le souhaitais. Ils n'ont rien contre moi. Mais je comprends leurs agissements. Dans ce contexte électoral, ils cherchent juste à museler l'opposition, surtout les grosses figures susceptibles de leur faire de l'ombre dans certains bastions électoraux”.

 

 Mamadou Diop

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