Ngor-Debout porte le combat
Le mouvement citoyen Ngor-Debout souhaite l'intervention de l'État pour barrer la route au phénomène de la drogue qui a élu domicile dans les maisons.
Avec l'omniprésence de la drogue dans les foyers ngorois, Ngor-Debout a voulu sonner le glas ce samedi, pour bouter ce phénomène hors de la localité. “La drogue fait des ravages inquiétants dans la ville de Ngor. Cela concerne les jeunes, les femmes, bref toutes les couches de la population. Et en tant qu’acteurs conscients du devenir de notre cité, cette situation désastreuse ne pouvait nous laisser inertes. C'est ainsi que nous avons initié cette conférence dans le but de conscientiser la jeunesse, surtout leurs parents afin d'atténuer le mal”, constate le président de Ngor Debout Mamadou Ndiaye.
Face aux journalistes, M. Ndiaye a soulevé une question encore beaucoup plus “grave” qui vient se greffer à la circulation des stupéfiants à Ngor. Face à une telle situation où il semble impuissant, il sollicite l'intervention diligente du gouvernement. “Ngor est un village qui s'est toujours distingué par son caractère paisible, tranquille. Mais la drogue est venue mettre fin à cette belle réputation. Les stupéfiants sont partout et ça pue même le blanchiment d'argent. Vous n'avez qu'à voir par vous-mêmes tous ces bâtiments qui apparaissent un peu partout à travers les Almadies notamment. Rien que pour ça, l'État devrait se pencher sur la question”.
Pour Mamadou Ndiaye, la transformation des consommateurs, leurs propres “enfants”, en vendeurs, ne vient qu'amplifier le problème. Dans la mesure où, même s'ils peuvent connaître les fournisseurs, le caractère communautaire de Ngor exclut toute pratique de “dénonciations”.
Selon, lui c'est connu de tous dans le village, la drogue y est commercialisée comme “produit quelconque”. Fort de ce constat, le président de Ngor-Debout est persuadé qu'une meilleure implication de l'autorité ne serait que salutaire, avec le retour notamment des patrouilles de gendarmes. “Les forces de l'ordre venaient régulièrement ici, mais depuis le conflit entre les riverains et la gendarmerie, on a laissé le terrain libre aux trafiquants. Ce divorce nous cause aujourd'hui beaucoup de tort. Le retour de la gendarmerie pourrait déjà être un important moyen de dissuasion. Nous souhaitons aussi la présence d’unités spécialisées comme l'Office central de répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis)”, lance-t-il.
En attendant que leur appel fasse écho auprès des autorités concernées, Ngor-Debout mise sur la sensibilisation afin que “les Ngorois épousent le combat”.
Selon Mamadou Ndiaye, si rien n'est fait, demain ça pourrait être pire. Le “point de non-retour” n'est pas souhaitable.
Mamadou Diop