A Kolda, le paiement de la bourse de sécurité familiale crée l’insécurité
Au Fouladou, certains citoyens s’en moquent des mesures préventives de lutte contre le coronavirus, du fait qu’ils ne se soucient pas de la gravité de l’épidémie puisque l’inconscience et l’insouciance sont présentes ces jours-ci devant la poste, le Cdeps et le bureau de la poste annexe située au rond point « Doubarline » au quartier Sikilo. Et même dans le marché central de la ville, le transport, les bars, les cabarets, les restaurants, les devantures des banques surtout à la fin du mois et même chez certains acteurs sportifs. On assiste à des comportements inciviques déplorables.
Pour faire face à l’épidémie du coronavirus, au Sénégal, le gouvernement a pris un certain nombre de mesures, entre autres, fermeture des frontières, des mosquées, des Eglises, des marchés hebdomadaires, des boîtes de nuit et des lieux de spectacle, interdiction des rassemblements de plusieurs personnes; respect des mesures d’hygiène corporelle, comportementale, hydrique et alimentaire (lavage des mains au savon, application des solutions hydro-alcooliques, interdiction des salutations manuelles, accolades et embrassades, interdiction stricte de la consommation de la viande de brousse), le tout pour une période de 30 jours renouvelables.
Malheureusement, des comportements inciviques sont à déplorer à Kolda, capitale du Fouladou. Certains citoyens continuent avec leur rythme habituel de vie, foulant au pied les mesures édictées par le gouvernement et en faire à leur tête. C’est le constat fait dans plusieurs endroits de la commune de Kolda. Des bénéficiaires bourses familiales, ont pris d’assaut, ces derniers jours, la poste de Kolda, le Centre Départemental d’Education Populaire et Sportive (CDEPS) et le bureau de la poste situé au rond point « Doubarline » au quartier Sikilo dans l’attente du paiement. La distanciation sociale et physique fortement recommandée dans ce contexte du covid-19, le port des masques, on s’en moque.
« C’est vrai, le coronavirus est là, mais cela ne peut pas nous empêcher de percevoir notre argent. Nous sommes des chefs de familles pauvres, et c’est avec cette somme que nous allons percevoir qui nous permettra de subvenir à nos besoins et ceux de nos familles », laisse entendre un vieux assis à même le sol les mains posées sur la tète.
Certains citoyens avertis choqués par ces rassemblements
« Regardez moi ça, on oublie même que le Sénégal a déclenché une guerre sans merci contre le coronavirus. On ne pense qu’à l’argent, rien que l’argent. La bourse de sécurité familiale crée l’insécurité à Kolda. Billahi Walahi, déplore Moussa Baldé, un enseignant de son état qui déplore ce qu’il a assisté, ce mardi 21 avril devant la poste de Kolda. C’est dire qu’à travers ces genres de décors et de comportements inouïs, l’inconscience, l’alliée principale du coronavirus est bien présente au Fouladou et font froid au dos.
Pour certains citoyens interrogés, la faute est partagée entre l’Etat et les populations. Ces comportements qui créent une pluie d’interrogations, de sifflements, de cris avec parfois la main au mentor pour leur désaccord et leur surprise, l’étonnement et le degré de négligence des mesures de préventions édictées par le gouvernement sénégalais.
D’ailleurs, ils sont nombreux, les Koldois qui se sont indignés de ces rassemblements constatés ces jours-ci à Kolda aux « Yeux » des autorités locales.
« Des rassemblements qui font peur à la fois en ce moment où le monde a engagé une lutte farouche contre le coronavirus qui a fini, d’ailleurs, de ceinturer notre pays surtout avec des cas communautaires.
Les cabarets et bars fréquentés en masse
Même décor, même scène dans plusieurs cabarets et bars cachés de la ville de Kolda, où la nuit, « des consommateurs de l’alcool se cachent pour rincer leurs gorges ». Ce, au mépris des mesures prises par l’Etat.
Dans ces lieux souillés de plaisirs amer, l’application des règles d’hygiène et d’assainissement recommandées (lavage des mains avec du savon ou avec des solutions hydro alcooliques, salutations à distance) peinent à entrer dans les habitudes de la population Koldoise. Le port de masque communément appelé cache -nez attire toute l’attention de la population sur l’usager à son passage. Celui- ci est parfois même sujet de moquerie.
S’agissant de l’interdiction des transports et de regroupement des personnes, même si certaines entités se sont pliées à ces mesures, il est loin de la réalité chez d’autres de s’y conformer. C’est le cas de certains conducteurs de motos Jakarta qui braver les interdits pour prendre des clients à bord de leurs motos. Idem dans les banques où des foules de pensionnaires prennent d’assaut ces lieux. Tout de même, il faut reconnaitre que des efforts individuels ou collectifs se déploient dans certains endroits pour combattre la pandémie du Covid-19.
Pourtant, en ne respectant pas ces mesures, l’on s’expose soi-même, expose son entourage y compris sa petite famille. Juste, parce qu’on ne peut se retenir ou se passer d’un petit moment sans alcool ou voir son ou ses amis. Pire, dans les villages, d’autres vont jusqu’à se cacher pour ouvrir des lieux de culte pour y prier.
Certains organisent des réunions de village de plus de 20 personnes à leurs domiciles sans respecter les distances ou les consignes (lavage des mains, 1 m de distance, etc.). Quand comprendrait-on que les mesures prises, visent le bien de tous ?
Eu égard à ces attitudes inciviques dangereuses qui risqueront de coûter la vie des citoyens Koldois , il va sans dire que les autorités dans cette ville ont intérêt à veiller pour éviter une autre contamination de covid-19 en dehors des sept sénégalais porteurs du coronavirus qui ont été interceptés à la frontière avec la Guinée Conakry. Car Kolda est une ville frontalière avec la Gambie et les deux guinées victimes de la pandémie du coronavirus.
EMMANUEL BOUBA YANGA