Publié le 20 Mar 2025 - 09:49
LUTTE - REPRISE DES COMBATS

Le ministère des Sports fixe les conditions

 

La ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture a rencontré les acteurs de la lutte, pour mettre en place un cadre normatif permettant de réinstaurer la sérénité et la paix dans l’arène.

 

La reprise des combats de lutte est sur la bonne voie. Les amateurs du ‘’sport de chez nous’’ vont bientôt renouer avec les week-ends bouillants à l’Arène nationale. Il y a toutefois un préalable à ce redémarrage. C’est ce qui a motivé la rencontre, hier, entre la ministre chargée des Sports, le CNG, les promoteurs et l’Association des lutteurs. En présence des représentants du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique et celui des Forces armées, beaucoup de dispositions ont été prises, axées sur quatre points.

Il s’agit, d’abord, de la détermination des horaires des combats. Selon la ministre des Sports, le CNG devra veiller à ce que le coup d’envoi du dernier combat soit donné au plus tard à 18 h 30. Le combat proprement dit doit durer au maximum 25 minutes. C’est-à-dire deux rounds de dix minutes chacun et une prolongation de cinq minutes. ‘’Ce qui fait une durée de 25 minutes. Donc, au plus tard à 19 h, tout le monde doit commencer à évacuer le stade’’, a insisté Khady Diène Gaye.

Le deuxième volet concerne le respect de la jauge. ‘’La vente des billets est l’un des facteurs de violence, parce que l’Arène nationale, qui fait 22 000 places, est remplie jusqu’à refuser du monde. Si on veut renforcer les mesures de sécurité et minimiser les risques d’accroissement des violences, le promoteur n’a pas le droit d’émettre plus de 20 000 billets pour tous combats de lutte’’.

L’autre point jugé ‘’névralgique’’ par la ministre a trait au ‘’respect des itinéraires’’. ‘’On a constaté souvent que c’est de là que commencent les disputes. Il arrive qu’on leur fixe un itinéraire et qu’au dernier moment ils disent ne pas le respecter à cause des directives de leur marabout. Ce qui ne facilite pas le travail, car les forces de sécurité déploient leur dispositif selon ces itinéraires’’, a indiqué Mme Gaye.

C’est désormais une obligation pour les lutteurs et leur entourage de respecter strictement les itinéraires qui leur sont soumis. ‘’Pour permettre à la lutte de poursuivre ses activités, c’est une obligation pour chaque lutteur. À charge pour le CNG et le promoteur de garder secret cet itinéraire’’, a fait savoir l’autorité.

Les deux autres aspects se rapportent à l’‘’amélioration du cahier des charges’’ et la ‘’limitation du nombre d’accompagnants et des caravanes’’. ‘’Le CNG, les promoteurs et les lutteurs doivent veiller à ce que ces dispositions soient respectées. Dans ce même cadre, il a été retenu de multiplier les portes d’accès à l’Arène nationale, pour éviter les télescopages entre les différentes délégations des lutteurs. ‘’C’est du ressort de l’autorité qui doit veiller à ce que les portes d’entrée soient multipliées au niveau de l’Arène nationale. On y veillera’’, a assuré la ministre des Sports.

Afin de donner à ces mesures un caractère obligatoire, la cheffe du département des Sports va prendre un arrêté ‘’au plus tard lundi prochain’’, qui sera transmis au ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique pour la faire appliquer au CNG de lutte.

‘’Il est de notre intérêt de préserver la lutte et de la développer, parce que c’est un sport qui fait partie de notre patrimoine culturel matériel et immatériel’’, a lancé Khady Diène Gaye.

Elle a aussi invité les jeunes à la préservation des infrastructures sportives. À l’endroit des lutteurs, elle les a encouragés à s’ériger en boucliers contre les malfaiteurs et les fauteurs de trouble, car ‘’c’est grâce à la lutte que vous gagnez votre vie’’. ‘’Vous devez être vos premiers agents de sécurité. Vous devez sensibiliser votre entourage’’, a-t-elle suggéré. Quant aux promoteurs, elle a salué leur engagement à accompagner l’État en appliquant les mesures prises.

Néanmoins, elle leur a demandé de faire tout ce qui en leur pouvoir pour éradiquer la violence dans l’arène.

Suite aux graves incidents survenus lors du combat Franc-Ama Baldé, tenu le dimanche 16 février à l’Arène nationale, suivis de l’agression mortelle de Babacar Diagne, la Direction nationale de la police a décidé, le 18 février, de suspendre jusqu’à nouvel ordre la couverture sécuritaire des combats de lutte. Une décision qui a mis depuis lors à l’arrêt la saison de lutte au Sénégal.

LOUIS GEORGES DIATTA

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