Wade la nouvelle cible ?
Ça sentait déjà le roussi après la branlée de la dernière présidentielle. Un mythe s’effondrait. Celui de Maître Abdoulaye Wade, naguère opposant charismatique et remuant, puis président de la République fantasque et désormais chef de parti à la légitimité décriée. Le temps de retrouver leurs esprits après la chute brutale et le réveil sans douceur, les autres barons et archiducs libéraux cherchent à retomber sur leurs pattes. Mais pour eux, l’urgence commande de situer la cause principale du fiasco du 25 mars dernier. «C’est la personne même de Wade qui dérange. Ni plus, ni moins» souffle-t-on dans les rangs du PDS. Pis encore, Moussa Sy, un de ses lieutenants se fendait d’une déclaration tonitruante : «Le PDS n’appartient plus à Abdoulaye Wade.» C’est dit. La première pierre venait d’être jetée. Les réflexions entretenues en coulisses peuvent se donner libre cours. Les actes posés par Abdoulaye Wade, jadis validé intuitu personae, sont désormais passés au crible. Le dernier en date, procédant directement de son pouvoir de nomination souverain, avait adoubé Oumar Sarr qui devient coordonnateur du Parti. Les bruits de couloirs s’enflent et remettent en cause l’opportunité de la décision. Mieux, il exige tout simplement la retraite de maître Abdoulaye Wade.
Aujourd’hui les ex hommes forts de la République ne s’alignent plus dans les rangs du PDS. Ousmane Masseck Ndiaye, Pape Diop, Moussa Sy et Abdoulaye Baldé deviennent presque séditieux. Le pouls du PDS bat encore plus fort, à l’orée de la réalisation des prochaines listes électorales. Wade saura-t-il garder la main ?