Des pays africains pourraient participer à une «force» d'intervention
L'Union africaine devrait saisir prochainement l'ONU pour obtenir un soutien afin de sécuriser la transition et rétablir l'intégrité du Mali. Son président en exercice, le chef de l'Etat béninois Boni Yayi, envisage une intervention militaire sur le modèle de l'Amisom en Somalie. Une force composée de soldats africains avec une aide logistique et financière des Nations unies. Dans cette optique, certains pays sur le continent seraient prêts à fournir des troupes.
La Côte d'Ivoire a d’ores et déjà identifié 900 soldats. Le Sénégal est disposé à aligner une compagnie, soit 150 hommes, ainsi qu'un état-major de bataillon. Le Niger, dont les forces armées connaissent bien la région, s'engage à fournir 600 soldats, prélevés sur les forces positionnées à la frontière avec le Mali. «On peut monter encore si on nous le demande », indique-t-on à Niamey. On peut compter sur une importante participation du Nigéria aussi.
Le doute subsiste sur d’autres pays qui comptent, à commencer par l'Algérie, d'ordinaire réticente à agir au-delà de ses frontières. Mais la donne a changé. L'Algérie a subi les conséquences des troubles dans le nord du Mali, avec l'attentat à Tamanrasset en mars, et la prise d'otage de sept diplomates à Gao en avril. On attend donc la décision du futur gouvernement.
Le savoir-faire des soldats tchadiens au Sahel pourrait être utile. Mais le président Idriss Deby Itno, approché, il y a quelques semaines, avait dit qu'il avait fort à faire avec le rebelle tchadien Babba Laddé en Centrafrique.
En Mauritanie, la décision politique, semble-t-il n’a pas été prise. Les soldats mauritaniens, en pointe dans la lutte contre le terrorisme, sont déjà intervenus à deux reprises au Mali, et les GSI, les groupes spéciaux d'intervention, sont déjà à la frontière.