La communauté arabe s'oppose aux groupes islamistes
La communauté arabe malienne poursuit encore ce mardi 5 juin ses discussions en territoire mauritanien, non loin de la frontière avec le Mali. Beaucoup d'élus, de notables et de chefs de tribus, aujourd'hui réfugiés dans les pays voisins, participent à ce congrès. L'objectif est de positionner la communauté arabe face à la crise au nord du Mali. Mais la communauté a d'abord lavé son linge sale en famille, en mettant en accusation ceux qui en son sein se font complices d'Aqmi et des narco-trafiquants. C'est dans un climat de réglement de compte qu'a démarré ce congrès de la communauté arabe. Cible des participants en colère : ceux qui dans les milices arabes n'ont pas empêché Aqmi et Ansar Dine de prendre le contrôle de leur ville, en particulier celle de Tombouctou. Elus, notables ou chefs de factions arabes, les ont accusés avec beaucoup de véhémence d'être complices d'Aqmi et des narco-trafiquants, dont le FNLA créé tout récemment serait le faux nez.
Des témoins indiquent que des femmes participant à la réunion ont pris la parole pour dire au FNLA : « c'est de votre faute si aujourd'hui nous sommes chassées de chez nous, c'est vous qui permettez qu'un groupe terroriste étranger occupe notre ville. Les miliciens arabes ont tenté de se défendre, nous ne sommes pas complices, alors pourquoi ne les combattez-vous pas ? ». La séance houleuse a failli dégénérer en bataille rangée. Selon l'un des observateurs de la réunion, l'ensemble de la communauté arabe veut défendre l'unité de la République du Mali, et s'opposer aux groupes étrangers, Aqmi, Mujao et crime organisé. À l'issue de ce congrès, les participants devraient élire un bureau politique et se doter d'un porte-parole. Bureau qui serait mandaté pour faire valoir les positions de la communauté auprès des partenaires régionaux et internationaux.
Mahamadou Dicko: «Privilégier la concertation et le dialogue »
Le président en exercice de l’UA (Union africaine), le béninois Yayi Boni, propose le déploiement dans le nord du Mali de soldats africains sous l’égide des Nations unies. Mahamoud Dicko, président du Haut conseil islamique malien, ne rejette pas cette possibilité, même si selon lui, le dialogue doit encore être privilégié avec Ansar Dine et le MNLA. « Si le peuple malien aujourd’hui se trouve agressé, et qu’il n’y a pas d’autres recours que d’amener des soldats, pourquoi pas. Mais je pense qu’il faut privilégier encore le dialogue ou la concertation, parce que tous ceux qui sont en face, pour nous, ce sont des Maliens. Ces Maliens-là, je pense que nous devons parler encore ensemble et se comprendre.