Le chef de l'UA déçu par le rapport de l'ONU
Le président de l'Union Africaine Thomas Boni Yayi a estimé jeudi décevant le rapport de Ban Ki-moon au conseil de sécurité de l'ONU sur les risques d'une intervention militaire au Nord-Mali.
"De l'avis général (. . . ) la teneur du rapport paraît relativement en deçà des attentes de l'ensemble du continent africain," a déclaré jeudi Boni Yayi, le président béninois, dans une lettre adressée au secrétaire général de l'ONU. "Tout recul devant la nécessité d'envoyer en urgence la Force Internationale pour combattre le terrorisme au Nord Mali sera interprété comme l'expression d'une faiblesse" face aux terroristes, a-t-il poursuivi.
Dans un rapport adressé mercredi au Conseil de Sécurité, M. Ban a considéré qu'une intervention militaire dans le nord du Mali serait "sans doute nécessaire en dernier recours contre les plus extrémistes" d'entre eux, mais que "des questions fondamentales (. . ) restent en suspens". Une intervention armée "pourrait aussi risquer de ruiner toute chance d'une solution politique négociée à cette crise, qui reste le meilleur espoir d'assurer la stabilité à long terme au Mali", a ajouté M. Ban.
Le 11 novembre, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a approuvé l'envoi dans le nord du Mali, contrôlé par des groupes islamistes armés, d'une force militaire de 3. 300 hommes soutenue sur le plan logistique par des pays occidentaux. Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer en décembre sur cette intervention, en se fondant notamment sur le rapport de M. Ban. Des détails sur les préparatifs et le schéma opérationnel de cette force ont été transmis au Conseil. Le 20 novembre, l'envoyé spécial de l'ONU au Sahel, Romano Prodi, avait jugé que tous les experts s'accordaient pour dire qu'une action militaire dans le nord du Mali ne serait pas possible avant "septembre 2013".
Jeuneafrique