MALI
Un ancien magistrat déclare que l’ex-Premier ministre Boubeye Maïga a été “assassiné”
Selon Cheick Mohamed Chérif Koné, premier avocat général de la Cour suprême à l'époque des faits, l'ancien chef de gouvernement, mort en prison en mars 2022 et qui faisait l'objet d'une inculpation devant la haute instance, avait été « ciblé ».
La troisième conférence nationale de l’Alliance pour la solidarité au Mali (Asma), le parti de l’ancien Premier ministre malien Soumeylou Boubeye Maïga, mort en détention le 21 mars 2022, s'est achevée ce dimanche à Bamako. Lors de la cérémonie de clôture, l’un des intervenants a publiquement déclaré qu’il a été en réalité « assassiné » après avoir, quelques jours auparavant, pris la parole pour qualifier la mort de Soumeylou Boubeye Maïga de « tragédie judiciaire ».
Cet intervenant, c'est Cheick Mohamed Chérif Koné, l'ancien premier avocat général de la Cour suprême, institution qui avait inculpé l’ancien Premier ministre en août 2021 pour « atteintes aux biens publics par détournements » dans une affaire d’achats d’équipements militaires.
Pour la première fois, il explique à un confrère local, Joliba TV et à RFI, ce qu’il appelle « les dessous de l’affaire » : « Soumeylou Boubeye a exprimé son souhait de voir la transition prendre fin à date. Il a été ciblé. Les tenants de la transition voulaient autre chose. Ils voulaient une transition sans fin. »
Débarqué depuis de son poste de la Cour suprême, le magistrat Koné, aujourd’hui coordinateur général d’un vaste mouvement politique qui se dresse contre les militaires au pouvoir, ajoute : « Contrairement à ce que le régime pensait, moi, je n'étais pas là pour défendre leur position. Ce sont les deux premiers responsables de la Cour suprême qui sont à la base de cette tragédie judiciaire. »
Emprisonné, la santé de l’ancien Premier ministre s’est rapidement dégradée, il meurt le 21 mars 2022 dans une clinique de Bamako. Les autorités, malgré l’avis favorable des médecins, n’ont pas accepté son évacuation à l’extérieur.
RFI
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