Une force d'intervention dès "le premier semestre 2013"
Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a affirmé dans la presse que l'intervention militaire de la force africaine pour chasser les islamistes armés du nord du Mali "pourra avoir lieu au premier semestre" 2013, avec le soutien de la France et des Etats-Unis.
"La France apporte un soutien technique à la Cédéao (la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) dans la constitution d'une force capable d'aider le Mali a retrouver l'intégralité de son territoire", déclare le ministre dans un entretien au quotidien "La Croix" à paraître lundi 24 décembre. "Le concept opératoire est en train de s'affiner. L'intervention militaire pourra avoir lieu au premier semestre de l'année prochaine", précise-t-il.
"Pour l'instant, il n'y a pas de solution politique" à la situation au Mali, constate Jean-Yves Le Drian, selon qui "les Etats de la région ont conscience des risques que représentent, pour leur sécurité, les agissements des bandes terroristes armées qui s'en prennent aux populations et se livrent à toutes sortes de trafics". La France et les Etats-Unis", précise-t-il, apporteront à la coalition africaine un soutien dans le domaine de la logistique, de l'observation, du renseignement et de la formation.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté jeudi à l'unanimité une résolution autorisant "pour une période initiale d'un an", le déploiement d'une force internationale au Mali, mais des réserves demeurent quant à ses capacités. Interrogé sur la situation des otages français au Sahel, Jean-Yves Le Drian évoque "une logique infernale que nous ne pouvons pas laisser évoluer ainsi". "Nous nous occupons de très près des otages et faisons tout notre possible pour obtenir leur libération. Mais cela ne nous empêche pas de considérer que l'enjeu de l'intégrité du Mali est essentiel pour la sécurité de ce pays, comme pour celle de la France et de l'Europe", dit-il dans cet entretien à paraître.
Dimanche soir, le groupe islamiste Ansaru a revendiqué l'enlèvement d'un ingénieur français travaillant pour la société d'éoliennes Vergnet dans le nord du Nigeria, en justifiant ce kidnapping par le rôle de la France dans la préparation d'une intervention militaire au Mali. Ansaru "annonce au monde, et surtout au gouvernement français, être responsable de l'enlèvement de l'ingénieur Francis Colump (...), 63 ans, qui travaille pour l'entreprise française Vergnet", a affirmé le groupe islamiste dans un communiqué envoyé à la presse. "Le rôle majeur de la France dans l'attaque (planifiée) contre l'Etat islamique dans le Nord du Mali", est cité comme l'une des causes de l'enlèvement.
Le Nouvel Observateur