Peshawar pleure ses enfants
dans le nord-ouest du Pakistan. Selon un dernier bilan toujours provisoire, l'attaque a fait au moins 141 morts, en majorité des écoliers, ainsi que de nombreux blessés. La police annonce la mort de tous les assaillants qui étaient au nombre de six. C'est la pire attaque terroriste de l'histoire du Pakistan.
L'armée pakistanaise annonce avoir repris le contrôle de la situation à Peshawar. L'attaque s'est terminée avec la mort du dernier assaillant, le sixième. L'assaut a duré près de 7 heures. Les opérations ont été ralenties par la présence d'explosifs dans les bâtiments de l'école, a expliqué un général sur son compte Twitter.
Le quartier de l'école avait été bouclé un peu plus tôt dans la matinée. Selon des témoins, six assaillants ont pénétré dans l'école, expliquait la correspondante de RFI au Pakistan, Gaëlle Lussiaà-Berdou. Ils se sont présentés dans les salles de classe, en passant d'une classe à l'autre, et ont tiré sur les adolescents. Les assaillants, armés, portant des uniformes militaires, précisait une source interne à l'école, ont réussi à pénétrer dans l'école en escaladant un mur. Les étudiants sont actuellement en période d'examens et quelque 500 personnes, enseignants et élèves se trouvaient dans l'école.
L'assaut a immédiatement été revendiqué par le TTP, le Tehreek-e-Taliban Pakistan, qui est le principal groupe rebelle islamiste du pays. Le porte-parole du groupe a expliqué que l'opération était en représailles à l'offensive militaire dans le bastion des talibans, la zone tribale du Waziristan du nord, et qu'ordre avait été donné de tirer sur les adultes et d'épargner les enfants.
L'armée visée par les talibans
C'est donc une démonstration de force contre l'armée qui a été engagée à Peshawar contre l'armée pakistanaise et ses unités d'élite, très présentes dans cette grande ville du nord-ouest du Pakistan.
Car les enfants qui fréquentent l'école sont les enfants de militaires. C'est la deuxième attaque sanglante depuis quelques mois visant un symbole de l'armée. Le mois dernier, il y avait eu une cinquantaine de morts à la frontière avec l'Inde au terme d'une cérémonie militaire. Manifestement les talibans pakistanais ont choisi de montrer qu'ils sont encore capables de mener des opérations d'envergure.
Plusieurs heures après le début de l'attaque, environ 500 élèves et professeurs étaient retenus en otage puis l'armée a annoncé avoir évacué la plupart des élèves. Le chef de la police a par ailleurs démenti que des négociations soient en cours avec les insurgés.
Le premier ministre pakistanais Nawaz Sharif a évoqué une tragédie nationale et déclaré que le Pakistan allait «continuer le combat pour éradiquer définitivement les insurgés». Le gouvernement provincial a annoncé trois jours de deuil national. La France et l'Inde ont dénoncé vigoureusement cette attaque terroriste, la qualifiant d'«ignoble» et «lâche». L'icône mondiale du combat pour l'éducation des filles et actuelle prix Nobel de la paix, Malala, a dénoncé ces «actes atroces et lâches» des talibans au Pakistan.
(rfi.fr)