Publié le 21 Apr 2020 - 02:06
MINISTRE DE L’ENVIRONNEMENT ET DU DÉVELOPPEMENT DURABLE

L’interdiction des sachets d’eau suspendue

 

Il est décidé de surseoir à l’application de la loi interdisant la commercialisation des sachets d’eau jusqu’après la pandémie de Covid-19. Ce qui réjouit les acteurs du secteur qui ont toujours marqué leur opposition.

 

‘’Dans ce contexte de pandémie, et sur instruction des plus hautes autorités, le ministère de l’Environnement et du Développement durable a jugé opportun d’assouplir l’application de certaines dispositions de la loi qui ont un fort impact économique et social’’, a expliqué, samedi, le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdou Karim Sall.  Il s’agit, notamment, de l’interdiction de la production et de la vente d’eau en sachet.

En effet, ‘’il a été convenu, après étude et concertation, que les unités régulièrement autorisées par le ministère en charge du Commerce seront recensées et accompagnées pour éviter que l’entrée en vigueur de la loi ne mette un terme à leurs activités. Plus précisément, ces unités pourront, exceptionnellement, continuer leurs productions jusqu’à la fin de cette pandémie de la Covid-19’’, annonce M. Sall.

Cependant, cela va être encadré.  ‘’Durant cette période, le ministère de l’Environnement travaillera en étroite collaboration avec tous les acteurs concernés, pour trouver les voies et moyens de réduire l’incidence sur l’environnement des sachets d’eau sur toute l’étendue du territoire national. Il y va du succès du programme ‘’Zéro déchet’’ du président de la République, au regard de la proportion importante des déchets plastiques dans le volume total des déchets produits chaque jour dans nos villes et villages.

Ainsi, la production et l’importation des produits plastiques à usage unique seront interdites, de même que l’importation des déchets plastiques’’, a spécifié Abdou Karim Sall.

Une décision qui ravit le Collectif des acteurs de l’eau en sachet. Collectif né après la publication, dans le ‘’Journal officiel’’, le 20 janvier dernier, de la loi interdisant la vente de sachet d’eau. Ils contestaient cette mesure. Mais aujourd’hui, selon leur porte-parole Moctar Sall, il remercie le gouvernement sénégalais, en l’occurrence le chef de l’Etat. Ils restent convaincus que cette mesure vient de lui. ‘’L’interprétation que l’on a, est que le chef de l’Etat, Macky Sall, a bien écouté nos revendications et il est sensible à notre cause.

Il a bien évalué les pertes d’emplois que cela peut causer, le désastre que ça allait poser sur le marché de l’emploi et le fait qu’il revienne sur une décision, suspendre l’interdiction de vente des sachets d’eau, on ne peut que s’en réjouir et ça va solidifier nos relations’’. Ainsi, ils disent rester à la disponibilité de l’Etat pour poursuivre les échanges. En attendant, ces acteurs continuent à ‘’appliquer les mesures pour préserver l’environnement et faire les activités’’. Lui est convaincu que cette suspension n’est pas un acte provisoire. ‘’Logiquement, on a suspendu l’interdiction des sachets plastiques. Cela veut dire qu’on continue nos activités. On est des acteurs du plastique. On est concerné. On continue nos activités et, parallèlement, à travailler sur une meilleure façon de gérer les déchets plastiques. On ne va pas dire que cette victoire, s’il y a une quelconque victoire, on la partage avec le peuple sénégalais. C’est une victoire de l’entreprenariat, des travailleurs, du marché de l’emploi, des travailleurs’’, se félicite Moctar Sall.

Il ne pense donc pas que cette suspension est liée d’une façon ou d’une autre au coronavirus. ‘’On est dans des pays pauvres et tout le monde sait que les leviers économiques, ce sont les PME/PMI’’, dit-il. Mais il rappelle ‘’qu’ on est dans un secteur où il y a une liberté d’entreprendre. A chacun de voir comment aborder l’horizon. A mon avis, il ne s’agit pas de se presser. Une évolution, ça va avec le temps et on est dans un contexte de mondialisation. Ce qu’on voit dans les pays avancés, on le verra dans les pays pauvres, mais il ne faut pas être pressé. On va y arriver à temps opportun’’.

Le 8 janvier 2020, le président Sall avait promulgué la loi 2020-04 relative à la prévention et à la réduction de l’incidence sur l’environnement des produits plastiques. Et conformément aux dispositions transitoires de cette loi, celle-ci entrera en vigueur aujourd’hui. Dans ce cadre, la tutelle avait défini un plan d’action visant à mettre en place et à rendre opérationnel le dispositif de mise en œuvre de la loi. Des rencontres d’information, de formation et de sensibilisation des différentes catégories d’acteurs ont été organisées.  Egalement, les activités de sensibilisation sur les alternatives aux produits plastiques à usage unique.

Les concertations avec les acteurs du secteur privé du plastique (industriels de la plasturgie, commerçants intervenant dans la vente des sachets plastiques, le collectif des acteurs de l’eau en sachet, les acteurs du recyclage des déchets plastiques, etc.). Au niveau des différentes régions, des plans d’action ont été élaborés avec les services régionaux en charge de l’environnement et devraient être exécutés sous la coordination des autorités administratives. En effet, il a été donné instruction aux préfets et aux sous-préfets de quelques départements, d’organiser des comités départementaux de développement (CDD) et des comités locaux de développement (CLD) pour mieux vulgariser les nouvelles dispositions de la loi. Seulement, ‘’cette démarche inclusive a été suspendue pour respecter les mesures d’urgence sanitaires prises par les pouvoirs publics afin de lutter contre la propagation de la Covid-19’’. Ce qui a poussé également la tutelle à suspendre la décision de vente d’eau en sachet.

AIDA DIENE

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