Publié le 28 Aug 2015 - 17:11
NIGERIA

“Bring Back Our Girls”, 500 jours de détention

 

Il y a exactement 500 jours, plus de 200 jeunes filles étaient enlevées par Boko Haram dans le village de Chibok au Nigeria. Aujourd’hui, leurs familles continuent la bataille même si le monde reste sans nouvelles d’elles. Que sait-on de leur existence ? Où en est la mobilisation ? Etat des lieux. 

 

Le 14 avril 2014, des combattants de Boko Haram s'introduisent dans le village de Chibok, au nord-est du Nigeria, et capturent 276 lycéennes. Dans les heures qui suivent le rapt, une cinquantaine arrive à s'échap per. Mais le sort de toutes les autres reste incertain.

Que deviennent-elles ?

Les autorités nigérianes assurent que les jeunes filles de Chibok se trouvent dans les environs de la forêt de Sambisa, dans l'Etat de Borno. Mais elles expliquent qu'une opération militaire risquerait de mettre leur vie en danger. Et selon Amnesty International, citant un haut responsable militaire nigérian, certaines des filles aurait été déplacées vers d'autres camps de Boko Haram, notam- ment au Cameroun et peut-être au Tchad.

Certains observateurs assurent qu’elles sont soumises aux combat- tants, parfois vendues en esclavage, voire utilisées comme “bombes humaines” dans les attentats.

Où en est la mobilisation ?

En mai 2014, une vidéo montrait quelques dizaines de filles, vêtues de noir et récitant le Coran avec résignation. Le chef de la secte islamiste, Abubakar Shekau, s’enflammait alors pour annoncer qu’elles avaient été converties à l’islam, mariées à des militants de Boko Haram et qu'ils ne les rendrait jamais.

La planète entière découvrait alors sur Twitter le hashtag #BringBackOurGirls (“Rendez-nous nos Filles”). Un slogan autour duquel s’étaient rallier de nombreuses personnalités comme Michelle Obama, Alicia Keys ou encore Angelina Jolie. Mais peu à peu, cette mobilisation internationale s’est essoufflée et ne reste aujourd’hui que quelques personnes réellement impliquées dans ce combat de longue haleine.

Le mouvement #BringBackOurGirl reste donc actif au Nigeria. A l’occasion du 500ème jour de la disparition des filles, des manifestations et des marches de soutien sont prévues à Abuja, la capitale fédérale nigériane. Il y a eu semaine, lors d’une visite de 48h au Nigéria, Ban

Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU, a d’ailleurs renouveler son soutien aux représentants du mouvement.

Y a-t-il encore un espoir de les retrouver ?

Pour les familles et les proches, l’espoir subsiste encore car le nouveau président Muhammad Buhari a “donné sa parole qu’il fera tout ce qu’il peut pour que ces filles soient rendues à leurs parents et qu’elles puissent retourner à l’école et continuer leurs vies”, a rappelé à l’AFP Aisha Yesufu, porte-parole de “Bring Back Our Girls”.Mais pour Fulan Nasrullah, un analyste de sécurité res- pecté au Nigeria et connaisseur des arcanes de Boko Haram, “il n’y a plus d’espoir” de retrouver les filles de Chibok. “La plupart ont eu des enfants et se sont mariées à leurs ravisseurs. Beaucoup ont été vendues sur le marché mondial du sexe et sont probablement prostituées au Soudan, à Dubaï ou au Caire”, a-t-il assuré à l’AFP.

“D’autres ont sans doute été tuées en tentant de s’échapper ou dans des frappes aériennes contre les camps où elles étaient retenues”.Boko Haram sévit toujours dans la région et continue de perpétrer des attentats. Selon les organisations de défense des droits de l’Homme, Boko Haram a enlevé plus de 2000 personnes depuis quatre ans. Pourtant, l’armée nigériane soutenue par des contingents camerou- nais, tchadiens et nigériens, ont porté des coups sévères aux islamistes. Le président Muhammadu Buhari, en fonc- tion depuis le 29 mai 2015, avait donné trois mois à ses militaires pour annihiler Boko Haram. 

 

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