Boko Haram se proclame solidaire d'Al-Qaïda
Le chef du groupe islamiste nigérian Boko Haram, Abubakar Shekau, exprime sa solidarité avec les combattants d'Al-Qaïda dans le monde et dans "l'Etat islamique au Mali", dans une vidéo mise en ligne jeudi, selon le centre de surveillance des sites islamistes SITE.
Shekau salue les combattants dans la région du Maghreb, dans "l'Etat islamique au Mali", en Somalie, Libye, Afghanistan, Irak, au Pakistan et au Yemen, ainsi que "nos frères et cheikhs en Palestine confisquée". "O Grande-Bretagne, Amérique, Israël et Nigeria: ne pensez pas que le jihad s'arrête avec la mort d'imams", lance le chef de Boko Haram selon SITE. ¨Parce que les imams sont des individus. Le jihad a commencé maintenant, le jihad a commencé maintenant, ô ennemis d'Allah". "Le monde, l'Amérique, la Grande-Bretagne, le Nigeria et d'autres croisés (. . . ) et les juifs d'Israël qui tuent les musulmans en Palestine vont constater (. . . ) que nous sommes avec nos frères moudjahidine pour la cause d'Allah partout", affirme le dirigeant de Boko Haram selon la traduction de ses propos par SITE.
Selon SITE, un organisme basé aux Etats-Unis, Abubakar Shekau a prononcé ce discours en arabe dans une vidéo de 39 minutes postée sur des forums jihadistes. On ignore quand il a été enregistré. "Ne voyez-vous pas (. . . ) combien de cheikhs et d'hommes ont été livrés au martyre, comme Cheikh Abdullah Azzam, Abu Musab al-Zarqawi, Abu Omar al-Baghdadi, Oussama Ben Laden, Abu Yahya al-Libi, Abu Yusuf Muhammad bin Yusuf al-Nigiri, et d'autres (. . . ) Est-ce que le jihad s'est arrêté ? Est-ce que le jihad s'est arrêté ? Non, mille fois non, mille fois non !", lance le chef de Boko Haram.
Selon SITE, la vidéo montre aussi ce qui est présenté comme étant un entraînement de combattants de Boko Haram, ainsi que des armes et de l'équipement. En juin, les Etats-Unis avaient inscrit les noms de trois extrémistes islamistes nigérians sur leur liste noire du terrorisme mondial mais pas Boko Haram en tant que tel, au motif que ses objectifs sont surtout internes. Les trois dirigeants présumés cités par le départements d'Etat sont Shekau, Abubakar Adam Kambar et Khalid al-Barnawi, ces deux derniers étant soupçonnés d'avoir des liens avec un groupe régional d'Al-Qaïda.
La semaine dernière, l'armée nigériane a offert des centaines de milliers de dollars de prime à qui fournirait des informations permettant d'arrêter les dirigeants de Boko Haram. Elle a dressé une liste de 19 hauts responsables présumés du groupe, dont Shekau et al-Barnawi. Les assassinats et les attentats de Boko Haram et leur répression ont fait environ 3. 000 morts depuis 2009. Le groupe affirme vouloir l'instauration d'un Etat islamiste au Nigeria mais ses revendications ont fréquemment varié. Le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique, avec 160 millions d'habitants, et premier producteur de pétrole du continent, est divisé entre le Nord, majoritairement musulman, et le Sud à dominante chrétienne.
Jeuneafrique