Publié le 25 Sep 2012 - 12:52
NOMINATION DU FUTUR CHEF D’ÉTAT-MAJOR(1ère partie)

Macky face à l’équation des Généraux

 

 

«Je nomme qui je veux», a furieusement déclaré Macky Sall. Exact. Constitutionnellement, le chef de l’État a raison : il nomme aux emplois civils et militaires les plus élevés. Toutefois, un processus décisionnel est infiniment plus complexe et grandement plus délicat qu’un discours (agacé) sur la décision ; notamment au sein de l’appareil militaire. Un domaine névralgique devant l’Éternel, où le président de la République (chef des armées) sera très prochainement confronté au remplacement du Général Abdoulaye Fall, dès la première quinzaine de novembre 2012.

 

Colonne vertébrale de la nation, modèle d’organisation réfractaire à tout raté et réceptacle d’un héritage colonial et post-colonial, l’armée sénégalaise fait figure d’institution loyalement immaculée et professionnellement sublimée dans le pays et hors des frontières nationales. C’est pourquoi, tout changement ou réajustement dans son commandement cristallise l’attention des analystes, suscite la curiosité des observateurs (attachés de défense des ambassades) et alimente la réflexion des experts issus de pays ayant des accords de défense ou entretenant des relations de coopération militaire avec le Sénégal. Sans oublier la vigilance aiguisée des diplomates de pays voisins ou éloignés dont l’une des facettes de la mission – ne nous voilons pas la face – est de s’informer tous azimuts. C’est encore pourquoi Macky Sall est attendu sur la nomination du futur chef d’État-major général des armées (Cemga). Et c’est enfin pourquoi les faits et gestes présidentiels sont particulièrement épiés.

 

Force est de reconnaître que le casse-tête est réellement de taille. En douze ans de pouvoir, Abdoulaye Wade a été le Père de la «mexicanisation» de l’armée, c’est-à-dire de l’inflation des Généraux et de l’obésité du commandement. En effet, des fournées de Généraux et des constellations d’étoiles (Généraux de brigade, de division, de corps d’armée, d’armée, et des Contre-amiraux) ont engendré des embouteillages dans les états-majors des trois armées : terre, air et mer. Et, par voie de conséquence, créé un gros bouchon au crépuscule des carrières. D’où l’écheveau que son successeur Macky Sall est appelé à démêler dans quelques semaines. Avec doigté. Et non avec la rage de nommer qui on veut. Car la nomination d’un chef d’État-major général des armées peut se révéler plus ardue que la formation d’un gouvernement.

 

D’emblée, il est bon et opportun de rappeler à Macky Sall, les trois «C» qui président à la désignation d’un Cemga : compétence, confiance et circonstances. La compétence découle en gros du CV. Même si un homme peut valoir moins ou plus que ses diplômes. La confiance est totalement discrétionnaire. Quant aux circonstances, elles sont tantôt contingentes ; tantôt contraignantes. En tout état de cause, l’aréopage de Généraux (plus de dix en activité) se prête à toutes les options, allant de la nomination d’un Cemga de transition à la désignation d’un Cemga de rupture, pour employer un mot qui fait florès sous l’ère Macky.

 

Dans cet ordre d’idées, il est tentant de passer au crible les profils des remplaçants possibles et plausibles du Général Abdoulaye Fall. En les scindant en deux lots, ce sont le Général Diawara du Groupement national des Sapeurs-Pompiers, l’Amiral Farba Sarr (marin spécialisé dans le renseignement) et l’Amiral Ousmane Sall (dernier aide de camp du Président Abdou Diouf) qui – au vu de leurs âges respectifs – se glissent d’office dans la peau de Cemga de transition. Et de courte transition. Tous les autres officiers généraux d’active sont nés entre le milieu et la fin des années 50.

 

Dans le second lot figurent le Général d’aviation Charlemagne Pereira (actuel chef d’État-major de l’Air), le Général d’aviation Ousmane Kane ex-attaché militaire à Washington, le Général des troupes de choc Balla Keïta, les Généraux d’infanterie Pape Samba Kamara, Saliou Ndiaye et Mamadou Sow alias Noguass, le Général de cavalerie Alioune Wade, l’Intendant-Général Sanghé Ndao, les Amiraux Mohamed Sané, Samba Fall ex-patron des commandos-marins et Bara Cissokho (actuel aide de camp du Président Wade).

 

Babacar Justin NDIAYE

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