Ansar Dine craint l’extermination des populations
Le porte-parole d’Ansar Dine, un des trois groupes islamistes armés qui occupent le nord du Mali, a estimé qu’une intervention militaire internationale reviendrait à « exterminer les populations arabes et touareg du Nord Mali », rapportent des médias.
Dans une interview au quotidien algérien Al-Watan, Mohamed Ag Aharib, déclare « que l’on ne peut s’en prendre à Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) ou au Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest) — les deux autres mouvements qui occupent le nord du Mali — sans toucher aux populations : comment feront-ils pour distinguer un terroriste d’un simple citoyen ? ».
Ansar Dine, composé essentiellement de Touareg, a solennellement proclamé mardi à Ouagadougou son rejet du « terrorisme » et appelé au dialogue. Le porte-parole d’Ansar Dine voit dans l’éventuelle intervention un plan « d’une coalition internationale contre les populations arabes et touareg du Nord Mali ».
Par ailleurs, Mohamed Ag Aharib estime que combattre AQMI et le Mujao était contraire à l’éthique de son groupe, car cela serait « nous demander de combattre d’autres musulmans ». Il a enfin plaidé que « nous voulons convaincre l’opinion internationale que nous sommes fréquentables ».
Les préparatifs se poursuivent en vue d’une intervention militaire dans le nord du Mali. Les chefs d’Etat de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) se réuniront dimanche à Abuja au Nigeria pour adopter le plan d’intervention militaire échafaudé par les chefs d’état-major, qui prévoit l’envoi de 4.000 hommes au sein d’une force pan-africaine.
Ce vendredi, les ministres de la Défense et des Affaires étrangères des 15 pays membres ont entamé une réunion à Abuja pour valider un plan élaboré par leurs chefs d’Etat-Major. Ce plan sera ensuite transmis aux chefs d’Etat, qui se réuniront en sommet dimanche. Une fois adopté, le plan d’intervention sera alors remis par l’entremise de l’Union africaine, avant le 15 novembre, au Conseil de sécurité des Nations unies.
Le Mali connaît une crise politico-militaire depuis mi-janvier aggravée par un « hallucinant » coup d’Etat le 22 mars contre le président Amadou Toumani Touré. Depuis, des groupes armés islamistes alliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ont conquis plusieurs importantes villes du nord où ils imposent la charia (loi islamiques) avec brutalité .
Afriscoop