Publié le 27 Sep 2013 - 13:40
PÉNURIE D’EAU À DAKAR

Les ''vérités'' de Diène Faye

 

 

Quelles sont les causes profondes de la panne technique de l’usine de Keur Momar Sarr ? Selon le Directeur de l’Hydraulique Diène Faye, ce n'est pas seulement la SDE qui doit être mise sur le banc des accusés. Ce dernier, qui coiffe à la fois la Société nationale des eaux du Sénégal (Sones) et la Sénégalaise des eaux (SDE) explique qu'on ne peut pas dans l'absolu, échapper à une panne. Il se prononce sur le prochain affermage  qui doit être signé avec la SDE, prochainement...

 

 

 

Depuis le début du calvaire des Dakarois causé par une longue pénurie d’eau, les explications vont bon train, chacun y allant de son interprétation. Mais selon le Directeur de l'Hydraulique, Diène Faye, la panne aurait pu être évitée, même si la cause ne peut pas seulement être circonscrite dans le présent. En effet, une mauvaise politique financière en est une des causes. D’après le directeur de l’Hydraulique Diène Faye, «s’il y a cet accident, c’est parce qu’à un moment donné, on s’est trop focalisé sur l’équilibre financier du secteur et (on a) lésiné sur les moyens». L’Etat a préféré se concentrer sur le remboursement des dettes de la Sones au lieu de veiller à l’investissement. Aujourd’hui la Sones paie correctement ses créanciers «mais il y a un temps pour les investissements. Il y a des conduites qui devaient être renouvelées à un moment donné et qui ne le sont pas», a souligné notre interlocuteur. Ce qui n’est pas sans conséquence. En plus de cet accident causant le manque d’eau, d’autres écueils sont à soulever en l’occurrence le développement de la production. Car pour 100 mètres cubes d’eau puisée du lac de Guiers, seuls 80% vont aux populations alors qu’actuellement, les exploitants devaient en être à 85%. «Ce qu’on devait gagner en terme de volume supplémentaire en eau, on l’a perdu. Parce qu’aujourd’hui, on devait être au moins à plus de 80% de rendements. Sur 100 mètres cubes puisés au lac de Guiers, les 85% devaient aller aux populations. On est aujourd’hui à 80%» a-t-il informé. Et tout cela serait la résultante d’une inconstance au niveau de la Sones et du ministère de tutelle. La Sones a eu différents directeurs et les ministres ont également changé très souvent, remarque-t-il.

 

Les ''fautes'' de la Sones...

 

Ce qui fait que la politique se présente après chaque départ. Mais pour Diène Faye, ce qui s’est passé à l’usine de Keur Momar Sarr engage la Sones. Dans le contrat la liant à la Sde, il est stipulé que les pièces de rechange valant plus de 17 millions reviennent à la charge de la Sones. C’est à elle de l’acheter. Donc, des pièces doivent être achetées en prévision de cas de ce genre. Et il s’est trouvé que la Sones ne disposait pas des pièces de rechange de celles usées. «Normalement ces pièces de rechange auraient dû exister et ça aussi, c’est la faiblesse du système. C’est la Sones qui aurait dû acheter la pièce de rechange. Dans le contrat Sones/Sde, si la valeur de la pièce dépasse 17 millions, c’est la Sones qui achète», d’après M. Faye. Et depuis le mois de février, la Sde avait demandé à la Sones de venir procéder à des vérifications, ce qui n’a pas été fait.

Et ce qu’il faut à ce jour c’est une remise en question. «Il faut quand même se remettre en cause après cet incident, faire un diagnostic honnête et approfondi et prendre des mesures conservatoires», a conseillé M. Faye. Même s’il est d’avis «qu’on ne peut pas partir d’un accident pour définir une politique nationale».

 

''S'il n'y avait pas l'AFD et la BM''...

Aussi, ceux qui pointent du doigt les organismes internationaux à l’instar de la Banque mondiale auraient tort, selon lui. Bien au contraire, leur rôle serait primordial dans la gestion de ce secteur. «S’il n’y avait pas ces organisations, il n’y aurait pas eu d’eau à Dakar», a affirmé Diène Faye. La Banque mondiale, l’Afd et autres sont donc d’un grand apport. «Ces organismes ont beaucoup apporté en terme financier mais aussi en terme d’encadrement et d’appui institutionnel pour qu’on ait un système qui marche aujourd’hui», a relevé le directeur de l’hydraulique rurale.  Ainsi, même si l’eau est «stratégique», ça serait une erreur d’écarter les organismes internationaux dans la gestion du secteur. Et c’est ce caractère qui explique en même temps le choix porté sur la Sde. Certains penchent pour la préférence nationale et plaident pour les sociétés nationales. Mais la question à se poser est de savoir si elles sont à même de répondre aux critères de sélection. «L’eau est tellement stratégique qu’il faut confier sa gestion à des connaisseurs qui ont une expertise en la matière. Ce n’est pas le bénéfice qui est important, c’est le savoir-faire. Il faut juste sécuriser. Que la société soit nationale, internationale ou locale, il faut garantir la qualité et la quantité à tout moment. Vient après la garantie du prix. Mais il ne faut pas mettre au devant cette préférence nationale jusqu’à porter préjudice aux usagers. Il faut avoir une eau de qualité à un temps donné et à une quantité acceptable», a analysé M. Faye. Qui renseigne que l’avenant 6 qui lie la SDE à l'Etat prend fin en décembre prochain.

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