Publié le 16 Oct 2024 - 22:29
PHASE 3 DU PROJET DE GESTION INTÉGRÉE DES INONDATIONS URBAINES

L’Etat cherche la panacée

 

Dans le cadre du Projet de gestion intégrée des inondations urbaines au Sénégal (PGIIS), le Sénégal a procédé, hier, au lancement de l’étude de définition de mesures préventives de réduction des vulnérabilités dans la perspective des futurs aménagements urbains, définitions de règlements pour la construction prenant en compte l’inondabilité et les mesures de protection de l’habitat.

 

La troisième phase du Projet de gestion intégrée des inondations urbaines au Sénégal (PGIIS) a été lancée hier, dans un contexte où les inondations font des ravages. Ainsi, il s’agira de procéder à l’étude de définition de mesures préventives de réduction des vulnérabilités dans la perspective des futurs aménagements urbains, définitions de règlements pour la construction prenant en compte l’inondabilité et les mesures de protection de l’habitat. 

Mise en œuvre par le groupement Sepia Conseils, cette étude porte sur une meilleure prise en compte du risque d’inondations dans les documents de planification. Elle est lancée après l’étude ‘’Mise en place d’un système d’information géographique (SIG) appliqué à la cartographie de surfaces inondables et de risques d’inondations au Sénégal’’ et se lie à l’étude hydrologique et hydraulique sur quelques bassins versants représentatifs du Sénégal et proposition de mise en œuvre de mesures structurelles et non structurelles de réduction des vulnérabilités.

L’objectif général de l’étude de la phase 3, explique nos sources, est d’intégrer l’ensemble des mesures de réduction de vulnérabilité préconisées par le PGIIS dans les divers documents d’urbanisme, avec une expérimentation démonstrative à l’échelle locale, visant à stabiliser un corpus de préconisations réglementaires homogènes applicable pour l’ensemble des futurs plans d’urbanisme. ‘’Les sites d’expérimentation seront choisis en fonction des opportunités d’élaboration des plans d’urbanisme se trouvant dans les sites pilotes du PGIIS, en concertation avec le ministère de l’Urbanisme, notamment à Grand Dakar, Tambacounda, Touba, Kaffrine, Kaolack et Kédougou’’, a-t-on indiqué. L’étude devra commencer en novembre 2024, pour s’achever en octobre 2025.

Dans un souci d’efficacité, les résultats du PGIIS doivent viser l’intégration, la continuité et l’évolution des mécanismes actuels, sans rupture, en évitant de créer de nouvelles structures, en s’appuyant sur les existantes ainsi que sur les acteurs aux échelons géographiques ou administratifs.

Le directeur de cabinet du ministre de l'Hydraulique et de l’Assainissement, Amadou Salmone Fall, constate que malgré les efforts consentis, dans un contexte de changement climatique, la vulnérabilité des populations risque de croître au regard des scénarios émis. ‘’Ce contexte nous invite à réexaminer le sujet de la vulnérabilité et de la résilience aux inondations en croisant les regards et les approches afin d’assurer une meilleure prise en charge des inondations, surtout dans les documents de planification urbaine. Des progrès considérables ont été réalisés dans la prise en charge des sinistrés. Cependant, force est de reconnaître la nécessité d’une meilleure prise en compte des aspects liés à la prévention et à la préparation à la riposte face aux inondations, pour réduire la vulnérabilité des populations’’, a-t-il déclaré.

‘’En effet, s’il est trivial d’avancer que le niveau d’incertitude associé à des événements rares dans un contexte de changement climatique accroît le risque d’inondation, force est de constater que le risque d’inondation au Sénégal est aggravé par les activités humaines à travers l’imperméabilisation croissante du sol, une urbanisation parfois mal maîtrisée et des pratiques agricoles défavorables’’, a-t-il ajouté.

La question des inondations, souligne Amadou Salmone Fall, se trouve à la croisée des problématiques liées à l’assainissement, au drainage urbain ainsi qu’à l’aménagement du territoire. À cet effet, le PGIIS a initié une activité sur les interrelations entre le risque d’inondations et la planification urbaine. À travers ce projet, l’État du Sénégal vise la mise en place d’une politique globale et intégrée permettant une prise de décision éclairée sur les questions liées à la gestion durable des espaces urbains et des risques liés au changement climatique.

À noter que les activités du PGIIS sont financées par une subvention du Fonds vert pour le climat.

BABACAR SY SEYE

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