"Large avance" de Keïta, le camp de Cissé conteste
L'ex-premier ministre Ibrahim Boubacar Keïta, donné favori au premier tour de l'élection présidentielle au Mali, "a une large avance sur les autres candidats", selon les premiers résultats officiels communiqués mardi 30 juillet à la presse par le gouvernement à Bamako. Ce que conteste le camp de son principal challenger, Soumaïla Cissé.
Des résultats partiels communiqués alors que les autorités étaient "au tiers du dépouillement de l'ensemble" des bulletins du vote de dimanche. Selon le ministre de l'intérieur, "les écarts sont importants" et s'ils se confirment, "il n'y aura pas de deuxième tour".
Le camp Cissé conteste
Un constat que ne partage pas Soumaïla Cissé, un des deux favoris du scrutin, pour qui un deuxième tour de la présidentielle au Mali est "incontestable et inévitable, compte tenu des chiffres que nous avons". "Notre mandataire nous a informés qu'ils sont à 12 %, au lieu du tiers" des bulletins dépouillés et la déclaration du ministre "nous a étonnés", a affirmé Gagnon Coulibaly, coordinateur de la campagne de Soumaïla Cissé, lors d'un point de presse à Bamako.
"En extrapolant jusqu'à proclamer une victoire au premier tour" d'un des candidats, le ministre de l'intérieur "sort de son rôle en proclamant des résultats. Nous avons des inquiétudes et nous sentons que c'est une intention de mettre le feu aux poudres. Ça peut nous amener très loin", a-t-il déclaré.
Adama Koïta, porte-parole d'une coalition de partis alliée à la candidature de M. Cissé, a aussi dénoncé la déclaration du colonel Coulibaly lors du point de presse. "Nous demandons la démission du ministre de l'administration territoriale dès ce (mardi) soir", a-t-il lancé.
Ces déclarations surviennent après la publication dès dimanche soir par des médias maliens de premiers résultats non officiels donnant une nette avance à son principal rival, Ibrahim Boubacar Keïta, 68 ans, ancien premier ministre et cacique de la vie politique malienne. Ces médias affirmaient qu'il pourrait même l'emporter au premier tour devant les 26 autres candidats en lice.
"Ratés et couacs"
Modibo Sidibé, autre favori et ancien premier ministre qui assistait à la conférence de presse, a estimé qu'il fallait "que la sincérité des voix des Maliens soit respectée". Dans un communiqué, le FDR "met en garde ceux qui à l'intérieur et à l'extérieur tentent de proclamer un candidat élu dès le premier tour au mépris de la volonté du peuple". Il dénonce "les dysfonctionnements, les ratés et les couacs qui ont privé des centaines de Maliens de prendre part au choix du prochain président de la République", au Mali et à l'étranger, notamment dans les camps de réfugiés.
Quelque 500 000 Maliens ont fui en 2012 le nord de leur pays victime de violences provoquées par des rebelles touareg et des groupes djihadistes, pour aller dans d'autres régions du Mali ou des camps dans des pays voisins.
AVEC LEMONDE.FR