Publié le 13 Apr 2013 - 09:37
PROFIL - OUMAR GUÈYE (MINISTRE DE L'HYDRAULIQUE)

 Le pouvoir ou le pouvoir !

Dans le bras de fer qui l'oppose à Idrissa Seck, le ministre de l'Hydraulique et de l'Assainissement ne semble pas hésiter à choisir son camp, celui du vrai pouvoir que détient Macky Sall.

 

Le ministre de l'Hydraulique et de l'Assainissement, Oumar Guèye, a fait ses premiers pas en politique chez les Jeunesses socialistes. Mais très vite, il se rend compte que la meilleure manière d'accéder aux responsabilités est de se construire une base politique et affective. C’est ainsi qu’il envisage de transformer Sangalkam en fief incontesté. Mais à cette époque, les années 90, les cadres de la 28e coordination du Parti socialiste réunissant les communautés rurales de Sangalkam et Yène, ainsi que la commune de Sébikhotane, avaient un gourou absolu, en l'occurrence Alassane Dialy Ndiaye, ancien ministre de la Pêche. Des cadres comme Oumar Guèye lui reprochaient d’exercer à leur encontre un pouvoir de musellement destiné à freiner leur ascension politique. A leurs yeux, cette situation était potentiellement porteuse de déboires pour le Parti socialiste, ce qu'ils voulaient corriger.

 

Fronde contre Alassane Dialy Ndiaye

 

Issus de différents coins de cette zone rurale du département de Rufisque, les cadres socialistes créent un mouvement frondeur, Atefa (And ak Tanor Falaat Abdou). Ses principaux animateurs sont alors Makhoudia Ndour, chef de file à Sébikhotane, Oumar Guèye de Sangalkam, Libasse Ndir de Dène, le Pr. Gorgui Ciss de Yène, pour ne citer que ceux-là. Ensemble, ils organisent le maillage de la zone, empêchant même Alassane Dialy Ndiaye d’organiser ses manifestations. Mais coup de tonnerre, Oumar Guèye retourne sa veste, à la grande surprise de ses compagnons, et se rapproche de «l'ennemi» Alassane Dialy Ndiaye. C’était à la veille de la campagne présidentielle de 2000. Les autres membres d’Atefa ne se remettront jamais de ce coup fourré inattendu du «camarade» de Sangalkam. Contre mauvaise fortune bon cœur, et peut-être par principe, ils mèneront la lutte jusqu’à la chute de leur parti, le Ps.

 

Comme si le pouvoir était un aimant auquel il ne résiste pas, Oumar Guèye se fait encore remarquer dans les premières années de l’alternance avec sa sortie spectaculaire du Parti socialiste pour atterrir au Parti démocratique sénégalais (PDS), devenu maître du pouvoir. Comme justification, il avance qu'il est de son devoir de rejoindre son ex-condisciple et ami de tous les temps, Idrissa Seck. Un argument considéré à l'époque comme une drôle d'excuse, surtout après qu'il a attendu une assez longue période après la défaite socialiste pour rallier le Directeur de cabinet du président Abdoulaye Wade. Une raison plus essentielle existe cependant, c'est grâce à Idrissa Seck que Oumar Guèye est devenu président de la communauté rurale de Sangalkam, et maître incontesté du jeu politique de la zone.

 

«Spécialiste du pouvoir local»

 

Présenté comme un homme de pouvoir, toujours prompt à sauter la barrière qui le sépare des lambris dorés, Oumar Guèye, 54 ans, ingénieur en Génie électrique, peu connu du grand public, est devenu par la force des événements un spécialiste du pouvoir...local. Sa mainmise sur Sangalkam est assez nette pour lui garantir du succès aux élections locales du 16 mars 2009. En dépit de tous les tripatouillages administratifs survenus dans cette partie du département de Rufisque, il a réussi à placer ses proches à la tête des Délégations spéciales. Celle de Sangalkam est dirigée par Oumar Guèye junior, Bambilor par Ndiagne Diop, Tivaouane Peulh-Niague par El Hadji Makhane Diop ; seule la délégation spéciale de Niacourap-Jaxaay-Parcelles assainies est aux mains de Marième Koné Kassé, de l'Alliance des forces de progrès (AFP), mais celle-ci est secondée par Mor Sarr Ba, un fidèle de...Oumar Guèye !

 

PAPE MOUSSA GUÈYE

 

 

AVERTISSEMENT!

Il est strictement interdit aux sites d'information établis ou non au Sénégal de copier-coller les articles d' EnQuête+ sans autorisation express. Les contrevenants à cette interdiction feront l'objet de poursuites judiciaires immédiates.

 

 

 

Section: 
DÉBAT À L’ASSEMBLÉE NATIONALE : Passe d’armes entre Abdou Mbow et Ousmane Sonko
DÉCLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE Sonko, en vrai chef de guerre
Amadou Ba
BUDGET 2025 : Le passage en force
COSCE NOMMÉ POUR LE PRIX NOBEL DE LA PAIX 2025 : Son engagement pour la consolidation de la démocratie sénégalaise salué
RETRO POLITIQUE 2024 : Une année de tumultes et de ruptures au Sénégal
VOTE BUDGET 2025 : La loi de finances sera votée sans débat
DÉCLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE (DPG) : Une tradition républicaine à fort accent politique
SÉNÉGALAIS BLOQUÉS AU NIGER : ADHA presse l’État de décanter la situation
CONTRIBUTION ÉCONOMIQUE LOCALE SUR LA VALEUR AJOUTÉE (CEL/VA) : Une réforme controversée et adulée
AFFAIRE BARTHÉLEMY DIAS : Des élus de la ville de Dakar rencontrent les députés de l’opposition
ENTRE HISTOIRES POLITIQUES ET TENSIONS RENOUVELÉES : Dakar, ville rebelle
BUREAU ASSEMBLÉE NATIONALE : Le Conseil constitutionnel renoue avec l'incompétence
INITIATIVES PARLEMENTAIRES ADRESSÉES AU GOUVERNEMENT : Encore Guy Marius Sagna !
Barth vs police
MOUSSA DIOP (CANDIDAT AUX ÉLECTIONS LOCALES) : Le visage d’une politique renouvelée pour Saint-Louis
LE CAS BARTHÉLEMY DIAS : Rupture ou continuité des méthodes politiques au Sénégal ?
FORMATION PROFESSIONNELLE : Le 3FPT va se doter d’un siège à Diamniadio
Guédiawaye
SUPPRESSION HCCT ET CESE, AFFAIRE DES DEUX GENDARMES, ÉVÉNEMENTS 2021-2024 : L’Assemblée nationale entre enterrement et déterrement