Publié le 15 Jul 2024 - 11:24
RÉPONSE AUX URGENCES SANITAIRES

Soixante experts en divers domaines formés

 

Pour mobiliser des ressources et répondre aux urgences de santé publique dans les 24 à 48 premières heures, une soixantaine d'experts ont été formés dans plusieurs domaines. Cette initiative s'inscrit dans le cadre du Programme de renforcement et utilisation des groupes d'intervention en cas d'urgence (Surge).

 

Chaque année, la région africaine est confrontée au plus grand nombre de situations d’urgence sanitaire dans le monde. En novembre 2023, la région faisait face à plus de 130 épidémies de maladies. Dans le Sahel, en Afrique de l’Ouest, plus de 33 millions de personnes réparties dans six pays vivent une situation humanitaire urgente nécessitant une prise en charge vitale.

Face à la recrudescence des urgences sanitaires majeures en Afrique, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), à travers son Bureau régional pour l'Afrique (Afro), a redoublé d'efforts pour renforcer les capacités des États membres à réagir efficacement.

Trois initiatives phares ont ainsi été lancées : le Programme de renforcement des systèmes de gestion des urgences (Prose), la Transformation des systèmes de surveillance en Afrique (Tass) et le Renforcement et l'utilisation des groupes d'intervention d'urgence (Surge).

Actuellement déployées dans 161 pays africains, ces actions s'appuient sur les infrastructures existantes et tirent les leçons des crises sanitaires antérieures.

La phase initiale de mise en œuvre du Surge a été initiée au Sénégal en 2023 pour la période 2023-2024. Cette initiative a permis d’identifier et de former 60 experts volontaires mobilisables dans les 24 à 48 heures, après la confirmation d’une urgence de santé publique sur le territoire national. Ce pool d’experts appelé AVoHC-Surge, a reçu des formations spécialisées pendant un an, couvrant des modules essentiels tels que la gestion des opérations d'urgence de santé publique, les interventions rapides en laboratoire et la prise en charge des violences basées sur le genre (VBG).

La remise officielle des certificats aux experts formés a eu lieu hier. Présidant cette rencontre, le ministre de la Santé et de l'Action sociale a déclaré que les 60 experts répondent aux critères de multisectorialité et de multidisciplinarité.

Selon le Dr Ibrahima Sy, ils proviennent de plusieurs ministères : Agriculture et Souveraineté alimentaire et Élevage, Intérieur et Sécurité publique, Éducation nationale, Enseignement supérieur, Industrie et Commerce, Forces armées et Santé et Action sociale. L’équipe est composée de médecins épidémiologistes, de spécialistes de laboratoires, d'experts en hygiène, de logisticiens, d'experts en sécurité, de religieux, de socioanthropologues, de médecins spécialistes en vaccination, de psychologues, d'entomologistes, de spécialistes de la communication et de spécialistes des questions de genre.

"Nos capacités d’intervention doivent être au point à tous les niveaux. J’engage donc le directeur du Cous à rendre opérationnelles, dans les meilleurs délais, en collaboration avec les directeurs généraux de la santé, les équipes mobiles d’intervention et de soutien. Toutes nos actions s’inscrivent dans une perspective d’amélioration de l’état de santé de nos populations. Ainsi, cette initiative, comme toutes les autres actions, doit prendre en compte les préoccupations de nos communautés. Nous devons maintenir la dynamique d’engagement communautaire et de co-construction de nos interventions avec les communautés, car les urgences naissent dans les communautés et se terminent dans nos communautés", a confié le ministre.

Il a également souligné l'importance de prendre en compte notre environnement, les effets du changement climatique et l'utilisation des outils digitaux pour renforcer nos capacités de prévention, de préparation et de réponse aux urgences.

De son côté, le représentant résident de l’OMS au Sénégal et chef de file des partenaires au développement a affirmé que les leçons tirées des impacts mondiaux de la pandémie de Covid-19, sur les acteurs de santé publique formés ainsi que la diminution de leur nombre sur le continent africain, à un moment où leurs services sont les plus nécessaires, soulignent l'importance de donner à ce pilier du système de santé toute l'attention nécessaire.

Selon le Dr Jean-Marie Vianney Yameogo, le Surge vise à garantir que les pays soient équipés pour mobiliser des ressources et répondre aux urgences de santé publique dans les 24 à 48 premières heures. L’initiative Surge se focalise sur quatre composantes judicieusement choisies : les ressources humaines, la coordination dans les urgences, le soutien logistique et la communication de risque et l’engagement communautaire.

CHEIKH THIAM

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