Publié le 12 Dec 2017 - 21:23
RATIONALISATION DU BUDGET, MASSE SALARIALE DES AGENTS DE L’ETAT, RECRUTEMENT SUR CONCOURS…

L’opposition dénonce ‘’les incohérences du Mefp’’

 

Les disparités dans le fonctionnement du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan (Mefp), la sincérité du budget, le franc Cfa et la dette publique ont été au cœur des débats, hier, à l’hémicycle. C’était lors du vote du budget dudit département.

 

Contrairement à certains départements, le vote du budget du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan ne s’est pas fait sans débat. Les députés, surtout de l’opposition, en ont profité, hier, pour pointer du doigt les maux qui gangrènent le bon fonctionnement de ce département. D’emblée, le parlementaire Cheick Bamba Dièye a axé son intervention ‘’sur la structuration de notre économie’’. Il a dénoncé le gigantisme qui caractérise le Mefp avec la rationalité dans les directions, la vision et dans les répartitions des ressources. ‘’Le premier problème que nous avons, c’est le déséquilibre financier existant, un rapport de taille entre les ministères comme le vôtre et d’autres ministères qui sont les parents pauvres du gouvernement. Il y a une importante masse salariale qui est logée en termes de dépenses d’investissements. De ce point de vue, il y a des difficultés pour donner un peu plus de sincérité à l’action qui est mise en place’’, a-t-il lancé à l’endroit du ministre Amadou Ba. Pour la question du franc Cfa, le leader du Fsd/Bj a soutenu qu’il faut que les Etats membres prennent leurs responsabilités non pas pour se désolidariser de l’euro, mais ‘’pour évoluer dans un paquet de monnaie qui va permettre d’intervenir sur le marché financier’’.

Son collège, Ousmane Sonko, a également dévoilé ses préoccupations face au budget du Mefp. Pour la masse salariale inscrite à 25,7 milliards de francs Cfa, le député a déclaré que ce montant ne comprend pas le gros de la rémunération des régies financières qui, de manière générale, sont payées par l’Etat. Selon lui, cela pose un problème de transparence qui expose les agents et crée une tension et des suspicions au sein du Mefp, parce qu’on suppose qu’il y a des avantages. ‘’Je pense qu’il est temps qu’on réforme le système de rémunérations. Il pose le problème de la sincérité du budget. On n’a pas de traçabilité par rapport à ces importantes sommes d’argent qui sont payées’’, a-t-il invité.

L’autre élément, avance-t-il, est qu’il faut aller vers un mode de recrutement sur concours. ‘’On prend des gens souvent qui n’ont aucune qualification, parce que c’est le neveu ou le frère d’un tel. De plus, on doit arrêter de politiser les fonctions supérieures. Il faut aller à l’appel à candidatures comme cela se fait en Côte d’Ivoire et au Togo. Mais ici, il faut être membre du parti ou proche d’un ministre pour pouvoir espérer être directeur’’, insiste le leader de Pastef/Les Patriotes.

Pour le président du mouvement Tekki, Mamadou Lamine Diallo, le gouvernement est en train d’augmenter les inégalités régionales entre Dakar et le reste du pays. ‘’Vous négligez l’industrialisation et vous négligez la modernisation du secteur informel. Mieux, le Fonds commun est un problème aussi, car l’élite que sont les directeurs des Impôts et domaines gagnent beaucoup plus que les techniciens, les ingénieurs, les topographes’’, souligne le député.

La majorité adoube le ministre

Une position que ne partage pas Ibrahima Abdou Nguette. Pour ce député de la majorité, c’est l’Education qui consomme beaucoup de salaires. A ses yeux, le débat sur la masse salariale du Mefp n’est pas important. ‘’Arrêtons les suspicions ! Chacun travaille pour le développement. Nous voulons bâtir un Sénégal qui progresse’’, ajoute-t-il. Non sans dire que le pays est sur la bonne trajectoire. Abdou Mbow, lui, s’est félicité de cette baisse qu’a connue le budget du Mefp. Il a fait savoir que le ministre est en train de travailler à rationaliser les dépenses dans le pays. Avant de renseigner : ‘’Nos interventions ne sont pas critiques. Il n’y aucune critique qui peut vous mettre mal à l’aise. Soyez tranquille, puisque vous faites un travail sérieux.’’ Appuyant les propos de son collègue, le député Cheikh Seck a laissé entendre que ledit budget devait être voté sans débat. En outre, il a indiqué qu’il est insuffisant, puisque dans les régions, ‘’on n’a pas beaucoup d’agents dans les trésors publics et dans les perceptions’’.

Pour la baisse notée sur les comptes spéciaux du Trésor, la présidente de la commission de l’Economie générale, des Finances et de la Coopération économique, Diéh Mandiaye Ba, a fait remarquer que cela témoigne du souci de maîtriser la dette publique.

Le budget de 2018 du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan a été arrêté à 216 240 968 560 F Cfa contre 221 495 397 140 F Cfa en 2017, soit une baisse de 5 254 428 580 F Cfa en valeur absolue et 2,5 % en valeur relative.    

AWA FAYE

 

Section: 
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR - PRISE EN CHARGE DES ÉTUDIANTS, BOURSES, BAC, UNIVERSITÉS… : Les chiffres d’un secteur en quête de renouveau
SECTEURS DE L’AGRICULTURE ET DE L’ELEVAGE : Un projet de 134 milliards de F CFA pour financer producteurs et éleveurs nationaux
BAISSE DE LA NOTE DU SÉNÉGAL PAR S&P : Le gouvernement reste confiant
Appel Public à l'épargne
ANSD
GLISSEMENT ANNUEL DE LA PRODUCTION INDUSTRIELLE : Un redressement de 24,9 %
LUTTE CONTRE LES MALADIES ZOONOTIQUES : Un projet de près de 500 millions F CFA pour accompagner le One Health
Foire aux stages
SOUVERAINETÉ INDUSTRIELLE ET ALIMENTAIRE : Un cap partagé à Dakar
EXPORTATIONS DU SÉNÉGAL AU MOIS DE MAI 2025 : Un bond de 64,5 % en variation annuelle
EXPLOITATION MINIÈRE – RÉSULTATS D’ENDEAVOUR MINING EN 2024 : Des contributions fiscale et parafiscale de 116 milliards F CFA
RETRAIT LICENCE 5G À YAS ET À EXPRESSO : Ce que l’État reproche aux opérateurs
LUTTE CONTRE LA DÉGRADATION DES TERRES AU SÉNÉGAL : Plus de 80 000 ha seront restaurés avec le projet SURAGGWA
PREMIER TRIMESTRE 2025 : Le nombre d'employés est de 341 699, contre 338 125 un an plus tôt
Der/FJ
Activité industrielle
RÉSILIENCE CLIMATIQUE DES ZONES RURALES GRÂCE AU FINANCEMENT DES MIGRANTS : Le Sénégal dans un projet de 2 milliards F CFA de l'UE
TAUX DE CHÔMAGE ÉLARGI AU PREMIER TRIMESTRE 2025 : Il est de l'ordre de 21,7 %
SAID
RÉALISATIONS DANS 13 COMMUNES DU SÉNÉGAL : Le Promovilles injecte 89 milliards de francs CFA