L’ambassadeur et la communauté sénégalaise font front commun
L’ambassadeur du Sénégal SEM Mamadou Kane a rencontré la communauté sénégalaise vivant à Nouakchott, le lundi 4 mars 2013. Au menu de la rencontre, la mesure prise par les autorités de Nouakchott de reconduire à la frontière tout étranger ne détenant pas la carte de séjour. Plusieurs Sénégalais ont été refoulés à la frontière.
Ils étaient une quarantaine de responsables à répondre à l’invitation de l’ambassadeur Mamadou Kane, en vue de discuter ensemble des dispositions à prendre face à la reconduction de nombreux Sénégalais à la frontière, dans des conditions difficiles. D’abord, l'ambassadeur a fait l'économie de sa rencontre avec le ministre mauritanien de l’Intérieur qui lui a fait savoir que la caution financière de 50 000 F Cfa, exigée pour le retrait de la carte de séjour, ne pourra être supprimée, encore moins être diminuée. Celle-ci, a indiqué le ministre, a été instituée par le Parlement et existe dans la loi de finances de 2012. Ainsi, seule l’Assemblée nationale peut la modifier ou la supprimer.
Les Sénégalais ont sollicité qu’un délai soit accordé à ceux qui en ont besoin pour collecter le montant ou, tout au moins, permettre à ceux qui veulent quitter le pays de se préparer. Ils ont également dénoncé la façon dont leurs compatriotes ont été interpellés à leurs lieux de travail ou à leurs domiciles. Idem pour les conditions dans lesquelles sont détenus ceux qui doivent être refoulés, au commissariat de Sebkha II. Il arrive, ont-ils révélé, que les policiers demandent la somme de 7 500 F Cfa contre leur libération. Cette pratique est monnaie courante dans les commissariats de police de Nouakchott où pendant même l’enrôlement, des agents de police soutirent de l’argent aux candidats pour leur donner la meilleure position dans les rangs.
Les Sénégalais de Nouakchott demandent la réciprocité
Ainsi, la décision des autorités sénégalaises de ne pas appliquer la réciprocité n’a pas été du goût de la plupart des Sénégalais, même s’ils reconnaissent qu’ils sont plus nombreux que les Mauritaniens vivant au Sénégal. ''Si nos autorités ne veulent pas appliquer la réciprocité, elles n’ont qu’à nous envoyer des bus pour nous permettre de repartir au Sénégal'', a lancé Ndèye Rama Ndiaye, responsable des femmes au sein de l’association des ressortissants sénégalais de Mauritanie. Parce que tous les étrangers ont été pris de court par ce revirement de situation, alors que le gouverneur de Nouakchott avait soutenu en septembre que l’enrôlement était gratuit.
En tous les cas, l’ambassadeur Kane a promis de tout faire pour obtenir des autorités mauritaniennes un délai d’au moins 4 mois, afin de permettre à ses compatriotes d’avoir de quoi payer la carte ou de quitter le pays pour ceux qui sont dans l’impossibilité de disposer du montant exigé. Mieux, il a demandé à ses compatriotes de saisir les chargés des affaires consulaires, à toute fin utile, en attendant qu’une solution soit trouvée.
Ibou BADIANE
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