Les parents d’élèves optent pour une reprise progressive
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Les acteurs de l’éducation nationale sont en train de se pencher sur la question de la reprise des cours prévue le 4 mai. La tutelle multiplie les réunions à la recherche de la meilleure formule ; tandis que les parents d’élèves s’avancent sur les hypothèses de reprise.
L’augmentation des cas communautaires de Covid-19 hypothèque, de plus en plus, l’année scolaire, même si toutes les forces vives de l’école se penchent actuellement sur les modalités d’une reprise des cours, dès ce 4 mai, comme le souhaite le chef de l’Etat Macky Sall.
Ainsi, le ministère de l’Education nationale est en train de recueillir les différentes propositions des acteurs. Pendant ce temps, le comité de veille de la tutelle travaille sur les différentes hypothèses de reprise. D’ores et déjà, il y a des offres qui émanent de particuliers et au niveau déconcentré, des inspecteurs d’académie, de ceux de l’éducation et de la formation, et d’anciens ministres de l’Education nationale, surtout en fonction des heures perdues.
Ce que révèle le directeur de la Communication et de la Formation du ministère de l’Education nationale, Mamadou Moustapha Diagne. Joint par ‘’EnQuête’’, il souligne : ‘’Le comité de veille mis en place par le ministre travaille sur les différents scénarii proposés pour un plan de reprise des cours et, éventuellement, le réaménagement du calendrier scolaire et, par ricochet, la tenue des examens.’’ Les scénarii proposés sont, par exemple, une reprise progressive, par niveau et un réaménagement du calendrier scolaire. ‘’Nous sommes en train de voir les différentes hypothèses qui pourront se présenter à nous, parce que l’objectif principal reste la validation de l’année scolaire 2019-2020’’, dit-il.
Egalement interpelé par ‘’EnQuête’’, le président de l’Union nationale des associations des parents d’élèves et d’étudiants du Sénégal (Unapes), Abdoulaye Fané, renseigne qu’ils ont proposé une ouverture progressive, en cas de reprise, sachant que les priorités sont ceux qui sont en classes d’examen, c’est-à-dire faire en sorte que les élèves regagnent les salles de classe, en respectant la distanciation physique ; un élève par table-banc. Au fur et à mesure, les autres regagneront et les enseignements-apprentissages vont continuer.
‘’Et si la pandémie se termine au mois de juin, nous avons demandé un report des examens et concours’’, annonce M. Fané. Car le préalable, dit-il, c’est l’assainissement, la désinfection des salles de classe, le port du masque par les élèves, le corps enseignant, le lavage des mains et la distanciation physique dans les salles de classe, car il y en a qui s’assoient à quatre. Il préconise que des vigiles soient présents pour procéder au contrôle et inciter tout le monde, les parents d’élèves, à respecter les normes.
D’autant que l’augmentation des cas communautaires montre que la maladie est en train de se développer et qu’il n’y a aucun indicateur qui montre que l’on peut laisser tous les enfants retourner à l’école. Le président de l’Unapes attend avec intérêt les dispositions préalables qui seront prises. ‘’On ne peut pas prédire que le 4 mai, tout sera au point. Jusqu’à présent, rien n’a été maitrisé, bien que l’Etat soit en train de prendre toutes les dispositions. Ce qui voudrait dire qu’il faut une approche communautaire, prendre contact avec les structures dans les quartiers, les associations, conseils de quartier. Il faut informer les comités départementaux, régionaux‘’.
Le président de l’Union nationale des parents d’élèves ajoute qu’il se concerte régulièrement avec leurs coordinations départementales, sachant qu’ils sont membres du comité de veille installé au ministère de l’Education nationale.
Par contre, le coordonnateur des inspecteurs d’académie, Gana Sène, estime que c’est risqué de reprendre les cours le 4 mai, car des préalables doivent être posés. Mais, dit-il, le dernier mot revient au chef de l’Etat Macky Sall. ‘’Le mieux serait de différer la reprise, le temps de voir des mesures appropriées à la pandémie‘’, suggère-t-il.
‘’La décision finale appartient au chef de l’Etat’’
Une précaution prise en compte par le ministère, si l’on en croit le directeur de la Communication et de la Formation, Mamadou Moustapha Diagne. Il dévoile que des réunions quotidiennes sont tenues pour apprécier la situation des écoles et évaluer le concept ‘’Apprendre à la maison’’.
Ainsi, dans le cadre du plan global, les propositions les plus pertinentes seront prises en compte. Toutefois, il précise que la décision finale appartient au chef de l’Etat Macky Sall qui, avec les comités de lutte contre la pandémie, prendra la mesure adéquate, en tenant compte de la sécurité des enfants, de leur santé, mais également la validation de l’année scolaire 2019-2020. ‘’Avant le 4 mai, le président prendra une décision concernant le démarrage des cours’’, assure-t-il.
AIDA DIÈNE