À quand l'intervention militaire au nord du Mali ?
Le calendrier de l’intervention internationale au nord du Mali est loin d’être clair. « On est même dans la confusion la plus totale, note Guinée Conakry Infos.
Tandis que quelques indiscrétions dans les couloirs des Nations unies laissent croire qu’il faudra, dans le meilleur des cas, plusieurs mois avant de voir les premiers soldats ouest-africains au Mali, le ministre français de la défense, Jean-Yves Le Drian, lui, parle de quelques semaines seulement.
Finalement, soupire Guinée Conakry Infos, on ne sait à quelle déclaration se fier. D’autant plus qu’au sein même de la Cédéao, les partisans du dialogue ne s’avouent pas encore vaincus. Sans oublier quelques incertitudes au sujet des potentiels fournisseurs de troupes. En somme, c’est le flou le plus total… »
En fait, « il y a deux options, souligne un proche du dossier, cité par Le Figaro. L’une, plus longue, demande avant tout de définir au préalable, en plus des besoins militaires, un cadre politique pour cette intervention, un cadre de discussions futures entre le Sud et Nord du Mali pour régler les problèmes de fond. L’autre fait de la chasse aux islamistes la priorité, tout en laissant la porte ouverte à ceux qui souhaitent se rallier ». « Paris serait partisan de cette dernière option, précise Le Figaro. François Hollande l’a redit ces derniers jours : "L’heure n’est pas aux discussions" ».
En tout cas, poursuit Le Figaro, « la France entend bien peser de tout son poids, lors d’une réunion prévue le 19 octobre à Bamako (donc après-demain). Cette rencontre doit aplanir les positions entre, d’une part, l’armée malienne et, d’autre part, les partenaires internationaux, à commencer par la Cédéao, l’Union africaine, l’ONU et l’Union européenne ».
Lourde addition pour Paris ?
Reste que «la France est entre le marteau et l’enclume», souligne pour sa part le site d’information Fasozine : « depuis que le président français a mis les pieds dans les plats en soutenant ouvertement une intervention militaire au nord du Mali, les islamistes qui écument le Sahel sont sur le point d'épuiser leur répertoire de menaces et de chantages. C’est ainsi qu’ils ne s’embarrassent pas de procédure pour menacer de zigouiller les six otages français en leur possession depuis novembre 2011 si jamais Paris apporte un quelconque soutien militaire aux forces africaines qui se préparent pour l’assaut du septentrion malien. (…) C’est clair, constate encore Fasozine, l’équation peut se corser pour François Hollande si les "barbus" et autres "fous de Dieu" mettent leurs menaces à exécution ».
Et puis le MNLA fait entendre à nouveau sa voix depuis ces dernières semaines. Le mouvement séparatiste touareg, évincé de la plupart des grandes villes du Nord-Mali par les islamistes, ne veut pas être écarté du débat. Témoin, cette interview de l’un de ses porte-paroles, Moussa Ag Assarid, au quotidien algérien El Watan : « aucune armée étrangère ne peut apporter de solution dans l’Azawad, affirme-t-il. L’histoire nous a montré que toutes les fois où il y a eu recours à l’intervention militaire étrangère, le résultat a été un échec. Nous avons une armée qui a montré ses preuves sur le terrain, poursuit Moussa Ag Assarid. Nous sommes prêts à libérer une deuxième fois notre territoire, pour peu que la communauté internationale nous apporte son aide et son soutien. Nous avons été peut-être trop démocrates en acceptant dans nos rangs des groupes religieux. Pourquoi la communauté internationale nous a-t-elle écartés de la solution ? »
RFI