Au Ps, on parle d'un «complot anti-Tanor»
C'est dans la douleur que la coalition de la mouvance présidentielle a finalement ficelé ses listes d'investiture aux élections sénatoriales. Pour autant, ces investitures n'ont pas manqué de drainer derrière elles, un cortège de dégâts collatéraux au préjudice des partis alliés de Benno Bokk Yaakaar (BBY). Elles ont occasionné beaucoup de frustrés au point que la cohésion et la dynamique de la coalition soient menacées.
La base des discussions étant les résultats du premier de l'élection présidentielle du 26 février 2012, l'Alliance pour la République (Apr) de Macky Sall s'est taillée la part du...cheval avec 37 sièges sur les 45 mis en compétition. Ses alliés de la coalition Benno Bokk Yaakaar se sont contentés, eux, de 8 sièges répartis entre Benno Siggil Senegaal de Moustapha Niasse (4 sièges), Benno ak Tanor (2 sièges) et Idy4président (2 sièges).
Même si chacune de ces coalitions bénéficie d'un quota de 5 sénateurs sur les 55 à nommer par le président de la République, il reste que la clé de répartition a semé le trouble dans la mouvance présidentielle.
Présumé perdant de ce partage, le Parti socialiste fustige un grave «déficit de générosité» de la part de ses alliés, notamment de l'Alliance des forces de progrès (AFP) et de la Ligue démocratique (LD). «On va vers des surprises désagréables pour notre coalition car les bases vont dire niet à répartition inéquitable des sièges», avertissent des responsables socialistes. «L'intérêt du pays n'est pas forcément l'intérêt d'une frange de Benno Bokk Yaakaar», une allusion au duo formé par l'Apr et l'Afp. «Il y a un complot Apr-Afp dirigé contre Ousmane Tanor Dieng», souligne-t-on au Ps.
Aux yeux du Parti socialiste, l'équité et la justice commandaient, pour la distribution des sièges de sénateur, de tenir compte de deux facteurs : les résultats des principaux chefs de la coalition Bokk Yaakaar au premier tour de la présidentielle du 26 février, et ceux des élections locales de mars 2009.
ASSANE MBAYE