Publié le 20 Sep 2012 - 20:30
SÉNAT, CES, VICE-PRÉSIDENCE

Le Congrès clôt le débat

 

Le Sénat n'existe plus au Sénégal depuis ce 19 septembre 2012. Le Congrès du Parlement en a décidé ainsi pendant que les Libéraux du Pds préféraient s'accrocher à des broutilles.

 

Le suspense n’aura duré que quelques minutes. Le projet de loi portant suppression du Sénat, du Conseil économique et social et de la Vice-présidence de la République, rejeté la semaine dernière par la Chambre haute, a été adopté, hier, par le Congrès à une majorité de 176 parlementaires dont 8 procurations sur 250. De quoi soulager la majorité parlementaire qui exulte. «Pape Diop ! Pape Diop ! Benno Bokk Yaakaar !», scande le député Farba Ngom, par ailleurs griot attitré du président Macky Sall.

 

Toutefois, le vote s’est tenu sans certains députés et sénateurs du Parti démocratique sénégalais (PDS). Ces derniers, connaissant sans doute que les dés étaient pipés, ont quitté le King Fahd Palace Hôtel au moment où le président du Congrès, Pape Diop, leur soumettait ledit projet de loi. Avec l'objectif évident de frapper un coup médiatique, les boycotteurs multiplient alors les apartés avec les journalistes qui envahissent très vite les couloirs du Palais.

 

Modou Diagne Fada, président du groupe parlementaire Démocrates et libéraux, dénonce un «vice de forme». «Le président de la République a signé le 17 septembre le décret convoquant le congrès au moment où il ne savait pas s’il y aurait un congrès le 19 septembre. Cela montre que le principe de séparation de pouvoirs n’est pas respecté». Par conséquent, Oumar Sarr préfère «ne pas assister à cette grosse farce».

 

Mais leur collègue Safiétou Ndiaye Diop, ayant le «sentiment d’avoir accompli son devoir de citoyen», déplore l’attitude de ses «frères» de parti. «Ils savaient qu’ils allaient perdre, ils ont voulu se faire ridicules», déclare l’ancienne ministre de la Culture. Moustapha Diakhaté, président du groupe Benno Bokk Yaakaar, dénonce une «attitude indigne» dans la mesure où «ils (les boycotteurs) ont été élus par les Sénégalais pour siéger à l’Assemblée, au Conseil économique et social». Pour Me El Hadji Diouf, les libéraux sont de «mauvais perdants (…) La plupart d’entre eux sont aujourd’hui aigris» par la perte du pouvoir. Mais Djibo Leyti Kâ tempère les ardeurs. L’ancien ministre de l’Environnement considère que le boycott des libéraux fait «partie du jeu» démocratique qui prône le «choc des idées» et abhorre «la pensée unique».

 

A midi, la cour du King Fahd se vide presque de ses hôtes. Les parlementaires s’engouffrent dans leur véhicule en emportant avec eux «l’acte de décès» d’une Institution trop controversée. Le Congrès va se réunir à nouveau, demain vendredi, pour clôturer la session extraordinaire.

 

 

 

CONVOCATION DU CONGRÈS

 

Les libéraux comptent attaquer le décret devant la justice

 

Les libéraux ne s’avouent pas vaincus. Ils comptent attaquer le décret convoquant le congrès d'hier mercredi. Fada pense que le président de la République a «anticipé» en signant le décret le 17 septembre 2012. Or, «si l’Assemblée nationale avait rejeté le projet de loi hier (avant-hier), il allait être retourné au président de la République». Ce, en «violation de la loi», soutient-il.

Le ministre de la Justice conteste cette interprétation et renvoie à l’article 103 et 71 de la Constitution. «Il faut être fair-play en démocratie», conseille Aminata Touré.

 

DAOUDA GBAYA

 

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