Le Pit dénonce un chantage à la déstabilisation
Le Comité central du Parti de l’indépendance et du travail (Pit) décèle derrière la sortie de l’ancien ambassadeur français au Sénégal, Jean Christophe Ruffin, un chantage à la déstabilisation qu’il faut dénoncer.
La récente sortie de l’ancien ambassadeur de la France, Jean Christophe Ruffin, contre l’Etat du Sénégal ne laisse pas indifférent le Parti de l’indépendance et du travail (Pit) du Sénégal. Le parti de Magatte Thiam, dans une déclaration de son Comité central parvenue hier à EnQuête, dénonce une ‘’attitude désinvolte du diplomate français qui traduit bien le dépit qui mine tous ces hommes d’un autre temps, enragés de devoir faire face au refus des autorités sénégalaises actuelles de perpétuer la tradition, peu glorieuse, d’être l’un des bras armés de la France en Afrique’’.
Au cours d’un entretien radiophonique avec la RTL et repris par les journaux sénégalais, l’ancien ambassadeur de la France à Dakar a soutenu que ‘’le Sénégal a complètement disparu des écrans radars français et que dans cette nouvelle configuration régionale centrée sur la dimension sécuritaire, Dakar ne s’est pas rendu indispensable’’. Selon le Comité central du Pit, en soutenant de tels propos, Jean Christophe Ruffin administre à la face du monde ‘’l’arrogance de la France néocoloniale (que beaucoup croyaient disparue !) envers les dirigeants des pays francophones d’Afrique’’.
A en croire Magatte Thiam et ses camarades, ‘’Monsieur l’Ambassadeur se rend compte, à son corps défendant, qu’avec Macky Sall, actuel Chef de l’Etat sénégalais, une époque est bien révolue. Celle permettant à la France de faire, sans coup férir, envoyer nos troupes chasser un président de la République en fonction, comme ce fut le cas avec le président de la République de Côte d’Ivoire Laurent Gbagbo ou encore, envoyer son Chef d’Etat en personne, escorté par des avions bombardiers, intimer l’ordre à un de ses homologues africains de quitter le pouvoir, comme cela a été, de sinistre mémoire, le cas avec le Président Kadhafi de Libye, assassiné lors d’une agression par l’OTAN, avec à sa tête la France’’.
C’est dire, selon eux, que ‘’les néocolonialistes français regretteraient que leur Chef d’Etat ait accepté la participation du Sénégal dans la géopolitique des Etats Unis en Afrique de l’Ouest, pour le contrôle du Golfe de Guinée, ce qui a valu au Sénégal de présider le Comité Interrégional pour la Sûreté et la Sécurité du Golfe de Guinée, sous le sillage d’AFRICOM’’.
Pour le Comité central du Pit, c’est en fait pour tout cela que Jean Christophe Ruffin assène sans ciller que ‘’Dakar est dans une zone de turbulences’’ en essayant de justifier cette situation par des menaces terroristes à partir de l’est du Sénégal et de la Casamance’’. Mais, estiment Magatte Thiam et ses camarades, ‘’ce chantage à la déstabilisation ne devrait pas passer’’. Mieux, ‘’il doit être dénoncé par tous ceux qui, au Sénégal, en Afrique, en France et dans le monde, veulent que les grandes puissances occidentales cessent d’instrumentaliser des groupes terroristes pour semer la mort et la désolation dans les pays où leurs intérêts géostratégiques et /ou de leurs entreprises sont menacés’’.
ASSANE MBAYE