Les manifestants optent pour la désobéissance civile
Lundi, un nouveau pallier a été franchi dans la répression des manifestations au Soudan. En réaction, les contestataires ont lancé depuis mardi 18 janvier un appel à la grève et à la désobéissance civile.
« Non aux tueries de manifestants pacifiques », « Magasin fermé pour cause de deuil »... Voici quelques-unes des pancartes visibles depuis mardi dans les rues de Khartoum. Après la répression sanglante de lundi, au cours de laquelle l’armée a fait usage d’armes lourdes contre les manifestants, les opposants au coup d’État ne décolèrent pas.
Mardi, le marché de gros de la capitale destiné aux matériaux de construction était par exemple resté à l’arrêt après qu’un de ses commerçants a été tué lundi par balle. Ailleurs, des centaines de Soudanais continuent d’ériger de barricades. Le comité des médecins soudanais est également en grève pour trois jours. Quant à l'Université de Khartoum, la plus grande du pays, elle a annoncé l'interruption de tous les cours, examens et activités pendant 48h.
C'est une manière pour la rue soudanaise d’observer le deuil, mais aussi de revenir à la stratégie de blocage qui avait porté ses fruits lors de la révolution de 2019.
Soutien international à une initiative de dialogue de l'ONU
Sur le plan diplomatique, le groupe des « Amis du Soudan » – regroupant les Américains, les Européens, les institutions financières mondiales et les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite – a décidé mardi à l’issue d’une réunion d’apporter leur soutien à la récente initiative de dialogue lancé par l’ONU.
Mais dans leur communiqué, ils suggèrent un possible amendement de l’arrangement constitutionnel de 2019 qui prévoyait un partage de pouvoir entre civils et militaires jusqu'à la tenue d’élection. Un scénario dont ne veulent plus entendre parler les manifestants qui réclament un soutien plus affirmé de la communauté internationale dans leur bras de fer avec les militaires.