Un ancien chef rebelle et une dizaine de personnes dans le collimateur de la justice

Si l'affaire Hissène Habré avance à grands pas au Sénégal, elle connaît de nouveaux développements au Tchad où des mandats d'arrêt internationaux ont été lancés contre d'anciennes personnalités de l'ancien régime.
Au moment où l'ex-président tchadien, Hissène Habré, a été appréhendé par la justice sénégalaise, certains de ses proches collaborateurs sont sous le coup de mandats d'arrêt internationaux lancés contre eux par le ministre tchadien de la Justice. Ces mandats d'arrêt internationaux concernent un dénommé Abakar Torbo, ancien membre du Bureau politique de l'Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD), Bandjim Bandoum, ancien gendarme du nom de Bichara Idriss Haggar et l’ancien chef rebelle et leader de l'UFDD, le général Mahamat Nouri.
Ce dernier s'est violemment défendu d'être impliqué dans les crimes commis par Hissène Habré. ''Le président Idriss Déby délire''. ''Où est-ce que j’ai commis des crimes ?'', s'est-interrogé. ''La seule chose que Déby peut me reprocher, c’est l’attaque de Ndjamena'', a indiqué l’ancien chef rebelle, dont le mouvement avait atteint les portes de la capitale tchadienne, en 2008, avant d’être bloqué par la France sous Nicolas Sarkozy. Le général Mahamat Nouri a toutefois reconnu avoir exercé des responsabilités sous le régime d’Habré, d'abord aux relations internationales, puis comme Directeur général de la compagnie aérienne Air Tchad.
Outre ces derniers, une dizaine d’anciens agents de la Direction de la documentation et de la sécurité (DDS) sont également dans le collimateur du régime tchadien. Mercredi déjà, Mahamat Djibrine, ancien tortionnaire et responsable de la DDS, accusé de crimes de guerre et crimes contre l’humanité, a été arrêté au Tchad. Plus connu sous le nom de ''El Djonto'', M. Djibrine est accusé de torture et de centaines d’assassinats politiques commis entre 1982 et 1990, sous le régime d’Hissène Habré. Il pourrait être extradé vers le Sénégal qui doit juger les responsables des crimes commis sous la dictature Habré, en vertu d’un mandat de l’Union africaine (UA).
ASSANE MBAYE