Au terme de cette 4ème édition du tournoi international de judo de la ville de Saint Louis, différents acteurs se prononcent sur le devenir de la discipline .

Claire Lombardi, Alliance Revard Judo France, médaillé d’or chez les -63kg

''Contente d’être au Sénégal’’

''Je suis très fière de cette médaille et je remercie bien mon entraîneur ; enfin, je suis bien contente d’être ici au Sénégal. Notre entraîneur est Alassane Ndiaye, un sénégalais, et c’est lui qui nous a proposé de venir participer à ce tournoi de Saint-Louis, qui est maintenant international. Par la même occasion, il nous a fait découvrir son beau pays''.

Vincent Nussbaum, Suisse, médaillé d’or chez les -66kg

''Les Africains sont plus costauds que les Européens''

''Après cette compétition dans ma catégorie, j’ai réussi à tirer mon épingle du jeu et à gagner. À la base, je suis venu pour faire un petit stage, découvrir le judo africain. La compétition est vraiment costaude car, il faut le dire, les Africains sont plus costauds que les Européens. Le niveau était très haut. D’ailleurs, j’ai rencontré mon camarade en final, cela a été dur, et je suis très satisfait de la compétition. Je suis sûr à 100% que je reviendrai l’année prochaine''.

Souleymane Boundaouda Diop, directeur du tournoi de Judo de Saint-Louis

''Il y a un nouveau règlement qui est entré en vigueur cette année dans le tournoi. Dans ce nouveau règlement, la prise de jambe est interdite. Maintenant les athlètes ne doivent plus prendre au-dessus de la ceinture. Ceci rend la tâche plus difficile. C’est la première fois que l’on applique cette règle en Afrique, et pourtant elle est entrée en vigueur depuis six mois dans les autres continents. Elle a été appliquée aux tournois du Japon, de Paris. Au Sénégal, nous avons pris le pari de le faire, tout en sachant que ça allait créer des difficultés au niveau des arbitres. Puisque les championnats d’Afrique auront lieu en avril et que nous seront obligés de l’appliquer, nous avons voulu prendre de l’avance pour permettre à tous les combattants qui sont là de s’adapter à ce nouveau règlement.

''Retour au judo classique''

Et il y a eu beaucoup de personnes éliminées à cause de cela. Les coachs auront la charge de rectifier le tir en club. Les anciens lutteurs des pays de l’Est venaient au judo par la suite et battaient les judokas de formation, par des prises de lutte qui n’avaient rien à voir avec le judo. La fédération internationale du judo s’est réunie et a trouvé que ce n’était pas normal que ces anciens lutteurs viennent imposer leurs règles. Il fallait revenir à l’origine du judo. C’est ce qui a été fait ; maintenant tous les judokas, qui n’ont pas de technique, seront forcément éliminés parce qu’on est revenu au judo classique du Japon. Nous avons un système pour montrer, aux combattants qui n'étaient pas d’accord pour leur élimination, leurs fautes. Ils étaient ahuris parce qu’ils avaient le mauvais réflexe de ramasser les jambes. Désormais ils comprennent qu’ils doivent changer leur judo, fondamentalement. Au Sénégal, nous avons fait un stage pour les arbitres et bientôt nous en ferons pour les coachs, pour leur expliquer le règlement. Un stage fermé où nous allons leur montrer, seuls les anciens peuvent leur apprendre le judo d’antan, un judo fait de technique.

''Il faut prendre les médailles sénégalaises avec beaucoup de recul''

Pour la première journée chez les hommes, il n’y a eu qu’une médaille d’or. Nous avons emmené les meilleurs et nous sommes en avance sur l’Afrique noire. Le Maghreb n’est pas présent à cause de leurs problèmes. Donc il faut prendre les médailles sénégalaises avec beaucoup de recul puisque les meilleurs d’Afrique n'étaient pas là. Le niveau technique est relevé parce que la France et la Suisse sont venues avec des combattants de qualité. La Côte d’Ivoire est aussi venue avec des combattants de qualité, mais ils étaient victimes du nouveau règlement. Ils ont des champions d’Afrique dans leur rang''.

Khady FAYE

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