Deux récalcitrants condamnés à un an de prison, dont deux mois ferme
Mouhamadou Moustapha Mbodji et Khali Mbodji ont appris à leurs dépens que la loi ne badine pas avec la vente illégale de médicaments. En effet, pour ce délit, ils ont écopé d’une peine ferme de prison.
Âgés de 54 et 57 ans, Khali Mbodji et Mouhamadou Moustapha Mbodji disent ignorer les méfaits des médicaments de la rue qu’ils vendent. Ce, malgré les multitudes sensibilisations sur ces produits qui tuent en silence les populations. Leur défiance à la loi leur a valu leur comparution hier, devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Ils sont poursuivis pour exercice illégal de la profession de pharmacien et vente illégale de médicaments.
Des faits que Mouhamadou Moustapha Mbodji a contestés avant de se résoudre à les avouer. Ce père de 15 enfants affirme ignorer que son activité est illégale, d’autant plus qu’il ne suit les informations ni à la radio ni à la télé. Interrogé sur l’utilité de l’Advitol, il renseigne avec le sourire que c’est un fortifiant sans pour autant bénéficier d’une formation adéquate en pharmacie. Pis, il déclare que c’est son fournisseur qui lui donne les indications, car il ne sait pas lire en français. À l’en croire, celui-ci est établi à Touba.
Son coprévenu Khali Mbodji dit, lui, avoir agi par ignorance. ‘’Je suis conscient que les médicaments doivent être vendus à la pharmacie. Je vous présente mes excuses’’, a ajouté Khali qui expose sa marchandise sur une table de fortune.
Prenant la parole pour ses réquisitions, le maître des poursuites a trouvé qu’il n’y a pas grand-chose à dire sur la culpabilité des prévenus. ‘’A les voir comme ça, ils sont dans l’insouciance et l’inconscience. Ici à Dakar, il n’y a pas de gens qui vendent des médicaments dans la rue sans être conscientisés sur les méfaits de cette activité réglementée. C’est une question de santé publique. Les condamner à six mois dont trois mois d’emprisonnement ferme’’, a requis le substitut du procureur de la République.
L’avocat de la défense a sollicité la magnanimité du tribunal en sollicitant une application bienveillante de la loi pénale.
Après en avoir délibéré, le tribunal a reconnu Mouhamadou Moustapha Mbodji et Khali Mbodji coupables des faits qui leur sont reprochés. Ils ont tous les deux écopé d’une peine d’emprisonnement d’un an, dont deux mois ferme. Le tribunal a ordonné la confiscation des médicaments saisis.
MAGUETTE NDAO