Annan accuse des "puissances extérieures"
Le médiateur international Kofi Annan a déploré vendredi que des pays tiers aient encouragé pouvoir et opposition armée en Syrie à continuer sur la voie de la violence et a lancé un nouvel appel à l'unité pour résoudre cette crise. "Plusieurs puissances extérieures sont profondément impliquées (...) la méfiance mutuelle les a poussées à aller à l'encontre" de son plan de paix, souligne M. Annan dans une tribune publiée vendredi dans le quotidien américain Washington Post, à la veille d'une réunion cruciale sur la Syrie à Genève.
Sans nommer ces pays, il les a accusés "d'inciter, intentionnellement ou non, le gouvernement et une partie de l'opposition à penser que la force est la seule option". "Ceci n'est dans l'intérêt de personne et surtout pas du peuple syrien", ajoute-t-il. Pour M. Annan, "le moment est venu pour tous ceux qui ont une influence sur les parties (au conflit syrien) et pour tous ceux qui portent la responsabilité de la paix et de la sécurité internationale d'agir en faveur de la paix". Le nouveau Groupe d'action pour la Syrie qui se réunit au niveau ministériel samedi à Genève "doit s'engager à agir dans l'unité pour mettre fin au bain de sang et appliquer le plan en six points" que l'ONU a entériné en avril, a-t-il affirmé.
"Si tous les participants à la réunion de samedi sont prêts à agir en conséquence, nous pouvons renverser la tendance et progresser vers une situation de paix où le peuple syrien pourra décider de son propre avenir. Sinon, la spirale de la violence continuera et pourrait bientôt devenir irréversible", a-t-il averti. La Russie, alliée de Damas, a bloqué à plusieurs reprises au Conseil de sécurité de l'ONU les efforts des Occidentaux pour faire pression sur le régime syrien en le menaçant de sanctions. Moscou a aussi soulevé des objections à un plan de M. Annan pour une transition démocratique en Syrie qui doit être au centre des discussions à Genève. Ce plan prévoit la mise en place d'un gouvernement provisoire d'union nationale dont pourraient être exclus certains responsables du gouvernement syrien actuel.
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