Une prévision de 3 000 milliards en 2028
L'atelier national de vulgarisation du Guichet unique des PME (GUF-PME) a été lancé, hier, à Dakar, pour permettre aux différents acteurs de passer à l'échelle le volume de financement des 500 milliards F CFA octroyés aux PME en 2023 à 3 000 milliards en 2028.
L’Agence de développement et d’encadrement des petites et moyennes entreprises (ADEPME), en partenariat avec la coopération technique allemande (la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit - Giz GmbH) a lancé, hier, l'atelier national de vulgarisation du Guichet unique (GUF-PME). L’objectif de cette rencontre est de présenter aux différents utilisateurs les fonctionnalités de cette plateforme innovante et inclusive.
Il s’agira ainsi, pendant deux jours, de faire des tests grandeur nature avec, d’un côté, les PME et, de l’autre, les structures d’accompagnement et d’encadrement (SAE) et les institutions financières qui disposent tous d’un espace dédié dans le GUF-PME, et de favoriser l'inscription massive en Early Adopters des bénéficiaires naturels de la plateforme.
"Ce guichet unique d'accès au financement est la réponse pour que les acteurs puissent être conformes, travailler ensemble, digitaliser l'information et surtout passer à l'échelle le volume de financement octroyé aux PME. Il est de 500 milliards F CFA à peu près en 2023. L'objectif, c'est qu'il puisse passer à 3 000 milliards en 2028, avec l'ensemble des acteurs et que la part des impayés soit inférieure à 5 %", a fait savoir le directeur général de l'ADEPME Idrissa Diabira.
Ce Guichet unique d'accès au financement est la plateforme d'intermédiation des acteurs qui interviennent dans la chaîne de valeur du financement. Cependant, pour accéder au financement, il faut être éligible.
D'après le DG de l'ADEPME, le dispositif de financement des petites et moyennes entreprises a été mis en place pour permettre aux différentes catégories d'acteurs, à savoir les institutions financières, en particulier les banques, les structures d'appuis et d'encadrement qui doivent accompagner en amont pour permettre à un dossier d'être bancable. Et en aval, poursuit-il, pour permettre au financement d'être effectivement remboursé.
"Moins de 3 % des PME ont des états financiers"
L'ADEPME, poursuit M. Diabira, "à travers ses outils, notamment de notation, de gestion de risques et une plateforme d'information, permet d'avoir des informations sur les types de financement qui correspondent". Dans la même veine, Idrissa Diabira a informé que dix banques, des institutions financières, ont déjà adhéré à la plateforme, ainsi que des partenaires internationaux. "L'objectif, c'est de rendre universel cet outil. Parce que, dit-il, au final, chacun doit y trouver son compte. Les banques manifestent la volonté de financer les PME, mais souvent peinent à trouver les PME qui peuvent être finançables, éligibles, à qui elles peuvent faire confiance". Selon le DG de l'ADEPME, moins de 3 % des PME ont des états financiers qui permettraient de savoir exactement la nature de l'activité. Donc, c'est très peu.
"Une PME cherche à trouver du financement, à trouver des marchés. On l'aidera à mieux connaître son niveau de performance, à tenir ses états financiers, pour qu'elle sache exactement où elle en est et on l'accompagnera avec nos outils, comme la subvention contrepartie, un diagnostic. Donc, c'est vraiment la réunion de tous les acteurs qui permet au financement d'être efficace".
La gestionnaire du portefeuille au niveau du bureau régional de la Giz à Dakar, Anna Dupont, a souligné qu'ils sont au Sénégal dans le cadre de la coopération allemande pour soutenir techniquement l'accès au financement des petites et moyennes entreprises.
Pour rappel, il y a trois mois, le Premier ministre Amadou Ba lançait officiellement le Guichet unique d'accès au financement, à l'occasion de la 3e édition du Forum de la PME sénégalaise.
FATIMA ZAHRA DIALLO (STAGIAIRE)