Publié le 2 Jan 2015 - 22:01
YAYA JAMMEH A PROPOS DU PUTSCH AVORTE CONTRE SON REGIME

‘’Une attaque terroriste  qui risque de se  payer cher’’

 

Apparu très remonté après la tentative de putsch avortée en Gambie alors qu’il était absent du territoire national, Yaya Jammeh a fait une première déclaration officielle, ce mercredi. Et c’est pour  promettre  d’amples répercussions à ceux qui auraient, selon lui, voulu ‘’ jouer avec Dieu’’, en ‘’ prônant et parrainant un changement de régime par la violence’’.

 

Maîtrisée par ceux de la police et de l'armée restés fidèles au Président Jammeh, la tentative de putsch de mardi dernier en Gambie s’est soldée par un échec. Et le Chef de l’État gambien, revenu au pays, n’a pas tardé à réagir. Dès son arrivée au Palais présidentiel, il aurait demandé à ce qu’on lui présente les corps des 3 assaillants tués lors de l’assaut, avant de passer en revue le dispositif militaire pour en relever "les failles" puis de faire, à l'improviste, sa première apparition publique dans les rues de Banjul, au sein d’un cortège placé sous haute sécurité.

Et cela, une poignée d’heure seulement avant d’adresser, à la télévision nationale, un discours à la nation où il accuse les "terroristes" et "dissidents" soutenus, selon lui, par des ‘’puissances’’ au rang desquelles seraient les ‘’Etats-Unis (…), l’Allemagne et le Royaume-Uni"…

Une déduction que le Président gambien fonderait sur certaines preuves dont, entre autres, le fait que lesdits putschistes auraient été ‘’basés’’ dans lesdits pays.

‘’Certaines de leurs armes ont été fabriquées aux Etats-Unis. Ce qui est intéressant, c'est que nous avons pu obtenir tout ce qu'ils ont mis dans leur ordinateur. Nous avons pu décoder leurs messages et informations", a-t-il ainsi affirmé dans son discours, dont une copie a été obtenue par l'AFP.

Yaya Jammeh serait donc sûr qu’il ne s’agirait pas, dans le cas précis, ‘’d’un coup d’État militaire’’, car il n’aurait eu, selon lui, ‘’aucune participation d'éléments des Forces Armées de Gambie’’, qui auraient été ‘’vraiment loyales" au Chef de l’Etat.

Une version que semble démentir la presse internationale qui a fait état de l’implication d’un certain Lamin Sanneh, ancien militaire tombé en disgrâce avec le régime.

Quoi qu’il en soit, il semble pour le moment que l’attention du Président Jammeh soit entièrement consacrée à fustiger et mettre en garde les auteurs ou commanditaires présumés dudit putsch : ‘’Ceux qui prônent et parrainent un changement de régime par la violence doivent savoir qu'ils n'agissent pas seulement en violation des droits de l'Homme et des intérêts légitimes des victimes, mais aussi contre la volonté de Dieu Tout-Puissant. C'est pourquoi ils ne réussiront jamais", a-t-il réaffirmé au cours dudit discours, avant d’ajouter d’un ton énigmatique que "ceux qui jouent avec Dieu le paieront cher".

De source non officielle, il ressort que ce serait 6 hommes lourdement armés qui auraient conduit ladite attaque et que trois de ces hommes seraient aujourd’hui morts, dont le présumé cerveau de l’opération. Un de ces assaillants aurait été capturé et serait actuellement entre les mains de l’Agence nationale gambienne du renseignement, la NIA, pour interrogatoire. 

Sophiane Bengeloun

 

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