Le chef de la diplomatie malienne à Ouagadougou pour rencontrer le MNLA et Ansar Dine
Une nouvelle étape s'ouvre ce lundi 3 décembre dans le dossier malien. Pour la première fois depuis le début de la crise, une délégation officielle du pouvoir malien se rend à Ouagadougou. A l'invitation du médiateur Blaise Compaoré, cette délégation devrait entamer mardi des pourparlers avec deux groupes armés présents dans le nord du pays, les indépendantistes du MNLA et les islamistes d'Ansar Dine.
Le médiateur burkinabè va profiter de cette première journée pour rencontrer les délégations maliennes et tenter d'apaiser les premières dissonances. Hier, le président malien Dioncounda Traoré était au Niger.
Après de longues hésitations, le Mali a finalement accepté de rencontrer les mouvements Ansar Dine et MNLA, Mouvement national de libération de l’Azawad. « Il ne s'agit pas encore de négociations mais d'un dialogue préliminaire », assure un proche du médiateur.
Conduite par le ministre malien des Affaires étrangères, Tieman Coulibaly, cette délégation de trois personnes sera reçue cet après-midi par le président Compaoré.
Demain, mardi, le médiateur burkinabè expliquera à ses hôtes son objectif: proposer une cessation complète des hostilités entre partie malienne et mouvements armés, en contrepartie de quoi les acteurs doivent accepter la réunification du territoire et le renoncement à la charia. Un agenda politique de négociations pourra alors s'ouvrir.
La partie malienne reste sur ses positions: oui à un dialogue mais avec des groupes qui auront renoncé préalablement à l'indépendance et à la charia. De son côté, le mouvement islamiste Ansar Dine réaffirme avoir pris ses distances avec Aqmi, al-Qaïda au Maghreb islamique.
Pourtant hier soir, dans une lettre adressée au médiateur, le MNLA a déjà fait connaître ses conditions de discussion : pas question de se réunir autour d'une même table avec Ansar Dine, pas question de discuter avec des terroristes, explique un membre du MNLA.
Dans l'entourage du médiateur, on reconnait que le plus dur sera de restaurer la confiance entre tous les protagonistes.
RFI