Les représentants du Nord mieux représentés dans le nouveau gouvernement
Le nouveau Premier ministre malien Diango Cissoko a formé son gouvernement, samedi 15 décembre. Une équipe qui se veut "représentative" de tous les acteurs de la crise.
« Rassembler ». C’est le maître-mot du gouvernement formé samedi 15 décembre par le nouveau Premier ministre malien, Diango Cissoko, et qui a pour mission la reconquête du Nord et l'organisation d'élections transparentes.
« L'objectif était de ne pas déstabiliser l'architecture gouvernementale. La plupart des principaux ministères ne changent pas de titulaires pour ne pas casser la dynamique de groupe qui commençait à exister », a confié à l'AFP un proche du président par intérim, Dioncounda Traoré. Seuls les partisans de l'ex-Premier ministre, Cheick Modibo Diarra ont été écartés.
Les ministres de l'Économie, de la Défense et des Affaires étrangères sont reconduits, tandis que tous les groupements politiques maliens restent représentés, comme l'ensemblre des acteurs de la crise, au premier rang desquels les militaires ex-putschistes. En plus de la Défense, l'ex-junte du toujours influent capitaine Amadou Haya Sanogo, à l'origine du renversement le 22 mars du président Amani Toumani Touré, conserve les trois autres postes clés qu'elle détenait (Sécurité intérieure, Justice et Administration territoriale).
Réconciliation nationale
Diango Cissoko s'est également attaché à donner davantage de poids aux trois régions du Nord du Mali. Elles détiennent désormais quatre ministères (Enseignement supérieur, Environnement, Artisanat et tourisme, un ministère délégué), contre un seul précédemment. Un représentant de la minorité arabe, deux Touaregs - contre un dans l'ancienne équipe - et un membre du Collectif des ressortissants du Nord, regroupant des organisations de la société civile, ont été nommés à la tête de ces ministères.
La composition du gouvernement a été perçue comme un geste symbolique en faveur de la réconciliation nationale. « Nous avons une équipe qui devrait pouvoir remettre le pays sur les rails. Il y a de l'espoir », a réagi Bachir Diallo, du Front uni pour la défense de la République et de la démocratie (FDR), anti-putschistes, tandis qu'un membre de la COPAM, front pro-putschistes, soulignait « l'importance de se montrer patriote » en période de crise.
Appel sénégalais
Dans le même temps, en visite à Conakry, le président sénégalais Macky Sall a appelé les nouvelles autorités maliennes à se mettre « au diapason » de l'Union africaine (UA) et de l'Afrique de l'Ouest pour soutenir ce déploiement d’une force ouest-africaine. Les chefs d'état-major des pays de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) ont peaufiné samedi à Abidjan leur plan qui doit être soumis avant Noël au Conseil de sécurité de l'ONU.
La France et les Africains veulent obtenir un feu vert rapide de l'ONU, Washington se montre plus circonspect sur la capacité de Bamako et de ses voisins à mener à bien l'opération. Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a assuré qu'un accord allait être trouvé, minimisant tout différend à ce sujet entre les deus pays.
JeuneAfrique