L’inertie du Sénégal décriée
La participation de la délégation sénégalaise aux réunions de printemps du Fonds monétaire international (Fmi) et de la Banque mondiale (Bm), du 19 au 21 avril courant, n’a pas été de tout repos pour Amadou Kane, ministre de l’Economie et des Finances et sa délégation.
En marge de ces rencontres, les institutions de Bretton Woods n’ont pas été tendres dans les réunions sectorielles avec le Sénégal, à qui il est reproché une certaine inertie dans la mise en œuvre des réformes suggérées par le Fmi et la Bm. Notamment dans le secteur de l’énergie où les subventions à la production d’électricité au profit de la Société nationale d’électricité (Senelec) posent toujours problème.
La suppression, sinon la forte diminution de ces subventions constitue toujours la pomme de discorde entre l’Etat du Sénégal et les institutions de Bretton Woods. Le Sénégal met sur la table les conséquences d’un renchérissement du prix de l’électricité et des combustibles sur la production industrielle, avec le prix du pain qui risque de prendre l’ascenseur comme les autres services tels que le transport.
Néanmoins, la délégation sénégalaise a fait valoir les efforts consentis pour baisser la subvention à la Senelec, qui est passée de 120 milliards à 80 milliards. Sans occulter les conséquences de cette baisse sur la gestion de la crise sociale au niveau de la société, où les syndicats sont montés au front récemment pour décrier la gestion du Directeur général dont ils demandent le départ. La restructuration de la société d’électricité restant toujours une exigence de la Banque et du Fonds, il faut préciser que la Direction générale de la Senelec, face au mouvement des travailleurs, a argué qu’il faut faire des économies à l’interne pour combler le gap de 40 milliards dans la subvention ou augmenter les prix de l’électricité de 40 milliards.
Ce que évidemment ne veut pas entendre le gouvernement, qui a aussi fait valoir devant les institutions de Bretton Woods sa nouvelle politique du Mix énergétique, dont le leitmotiv est de promouvoir le solaire et l’éolien à côté des énergies fossiles dont principalement le charbon.
Il faut rappeler que, comme chaque année, ces réunions des deux institutions de Bretton Woods rassemblent les ministres de Finances et les gouverneurs des banques centrales des 188 pays membres, ainsi que des représentants du secteur privé, du milieu universitaire et de la société civile.