Près de 4 milliards F Cfa dépensés

En 2012, la Caisse de sécurité sociale (CSS) a dépensé près de 4 milliards de francs Cfa en guise de réparations en faveur des victimes d’accident de travail.
Le Sénégal a célébré ce 30 avril la 17e édition de la Journée africaine de la prévention sur le thème : ''Améliorer la collecte et la déclaration des maladies professionnelle pour mieux orienter la prévention''. C’était une occasion pour les différents participants d’appeler à une véritable politique de la prévention au niveau des entreprises. Car, d’après Cheikh Ousmane Diop de l’Intersyndicale sécurité et santé au travail (ISSET), ''rien qu'en 2012, la Caisse de sécurité sociale a dépensé près de 4 milliards de francs en guise de réparations pour les accidentés de travail et de maladies professionnelles''. M. Diop estime que ce montant pourrait même être triplé s’il n’y avait pas de sous-déclarations des maladies professionnelles. ''Entre 2000 et 2012, seuls 109 cas ont été déclarés'', a ainsi déploré le docteur Marième Ndiaye Babylas de la CSS.
Impact sur l'économie
Selon le directeur général de la CSS, Assane Soumaré, cette sous-déclaration cache une autre réalité. Il a expliqué qu'en plus d’être la première cause de décès en milieu du travail, les maladies professionnelles impactent sur l’économie. ''Le coût des maladies professionnelles se situe à près de 4% du PIB des pays développés et près de 7% de ceux en voie de développement'', a-t-il relevé. Illustrant ses propos par l’exemple du Sénégal, il explique qu’avec un PIB de l’ordre de 6 700 milliards en 2011 et une projection de 7 000 milliards en 2012, ces coûts seraient estimés à respectivement 469 et 490 milliards''. Soit, a poursuivi le DG de la CSS, ''près de 490 PME au capital de 1 milliard et générant chacune 20 emplois dont un nombre consolidé de 9 800 emplois par an''.
Cependant, au moment où il y a une sous-déclaration des maladies professionnelles, la déclaration des accidents de travail se fait à la pelle. ''2 924 cas'' ont été dénombrés entre 2000 et 2012, d'après toujours M. Soumaré. Et de l'avis de différents intervenants à la rencontre, la récurrence des accidents de travail est liée à une absence de politique de prévention au sein des entreprises. Et pour Cheikh Ousmane Diop, les travailleurs doivent réclamer leurs droits mais l’État aussi doit contrôler les lieux de travail et sanctionner les entreprises qui ne respectent pas la réglementation. ''La protection des travailleurs constitue un facteur important de dialogue social, de croissance économique et de productivité'', a pour sa part indiqué Mamadou Racine Sy, Président du conseil d'administration de la CSS.
C’est pourquoi, dans leurs recommandations, les organisateurs du mois de la prévention insistent sur la nécessité de la création d’une inspection médicale du travail. Le but est de non seulement juguler l’absence de spécialisation des inspecteurs du travail, mais aussi de renforcer leurs pouvoirs juridiques. La mise en place des comités d’hygiène et sécurité au sein des entreprises et la tenue des états généraux de la sécurité et la santé au travail ont été en outre préconisées.
Ces recommandations ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd, car le ministre en charge de la Fonction publique et du Travail, Mansour Sy, s’est engagé à faire tenir des états généraux ainsi que la ratification de certaines conventions sur la sécurité et la santé au travail.
FATOU SY
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