La pression migratoire continue à Melilla
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La ville-enclave espagnole de Melilla, dans le nord du Maroc , débordée par des arrivées massives d'immigrants subsahariens, est soumise ces jours-ci à une pression migratoire constante, avec une tentative d'assaut menée dimanche 9 mars au soir par plus de 150 personnes.
Dimanche matin, au moins 700 migrants avaient tenté en plusieurs groupes de s'approcher de la frontière, formée d'un triple grillage, qui sépare le Maroc de Melilla, mais avaient fait demi-tour face à un important déploiement de forces marocaines, a indiqué la préfecture de Melilla.
Le soir, peu avant minuit, un nouveau groupe de 150 à 200 personnes a tenté de franchir la frontière, dont « une quinzaine a réussi à entrer » en Espagne, a annoncé lundi le préfet de Melilla, Abdelmalik El Barkani, sur la radio nationale.
L'arrivée de centaines de clandestins à Melilla au mois de février a conduit à l'engorgement du Ceti, le centre d'accueil gouvernemental, qui héberge actuellement 1 300 personnes pour 480 places. Selon le préfet, des milliers d'immigrants sont actuellement massés aux abords immédiats de Melilla, dont environ « 1 500 à 2 000 sur le mont Gurugu », où les clandestins arrivés d'Afrique subsaharienne ont établi leurs campements, tandis que « 8 000 à 10 000 personnes se trouveraient aux environs de la ville marocaine de Nador ».
80 000 clandestins attendent
Les autorités espagnoles estiment à environ 80 000 le nombre de clandestins qui attendent de pouvoir pénétrer dans les enclaves de Melilla et Ceuta, constituant les deux seules frontières terrestres entre l'Afrique et l'Europe. « Quarante mille personnes attendent au Maroc de pouvoir passer, de façon illégale, en Espagne. Et 40 000 autres à la frontière de la Mauritanie avec le Maroc », avait affirmé le 4 mars le ministre de l'intérieur, Jorge Fernandez Diaz.
En plein regain de pression migratoire dans les deux enclaves, une tentative d'entrée en force à Ceuta avait tourné à la tragédie (…)
Lemonde.fr