Publié le 21 Aug 2015 - 18:48
GRECE

Alexis Tsipras annonce sa démission, ouvrant la voie à des élections anticipées 

 

La rumeur enflait depuis plusieurs semaines en Grèce. Lors d’une allocution télévisée hier, le premier ministre, Alexis Tsipras, a annoncé sa démission, et a appelé de ses vœux la tenue d’élections législatives anticipées, fixées au 20 septembre. Un gouvernement de transition devrait être mis en place dans l’attente du scrutin.

 

Aux alentours de 20 h 40 (19 h 40 en France), le chef du gouvernement s’est exprimé lors d’une intervention télévisée. « Le mandat que j’ai reçu le 25 janvier a atteint ses limites », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il voulait « soumettre au peuple grec tout ce que [il a] fait, afin qu’il décide de nouveau ». « Vous déciderez avec votre vote si vous approuvez l’accord ou non, et qui peut mener les réformes nécessaires », a dit Alexis Tsipras, avant de solliciter à nouveau la confiance des électeurs pour mettre en œuvre son programme. « En ces heures difficiles, ce qui importe le plus pour notre pays est la démocratie. ».

Cette décision était attendue depuis que le premier ministre, arrivé au pouvoir en janvier, a perdu sa majorité lors de l’adoption, dans des conditions houleuses, du troisième plan d’aide au pays. Selon les règles politiques grecques, un gouvernement minoritaire doit en effet toujours s’assurer au moins 120 voix au sein de sa coalition. Or, seuls 118 députés de la Syriza et d’ANEL (Grecs indépendants), la formation de droite souverainiste associée à la Syriza dans la coalition gouvernementale, ont voté en faveur du plan.

 « Syriza a un problème évident, il n’arrive pas à fédérer en interne », analyse Georges Contogeorgis, professeur de sciences politiques à l’université Panteion, à Athènes. « Pour certains, Alexis Tsipras a capitulé en signant ce troisième mémorandum. Il faut maintenant qu’il gouverne avec une majorité et espère y arriver avec ces élections », affirme-t-il, rappelant qu’Alexis Tsipras jouit toujours d’une popularité importante.

Selon Georges Contogeorgis, « le premier ministre choisit de convoquer des élections dans l’immédiat, car il sait que dans six mois, il ne bénéficiera pas forcément d’une grande cote de popularité. » Cette accélération du calendrier permettra en effet la tenue d’un scrutin avant que les électeurs ne ressentent les effets des nouvelles mesures d’austérité.

« En septembre, Syriza a toutes les chances d’arriver en tête du scrutin, même si ce n’est pas sûr qu’il obtienne la majorité et que le parti devra donc trouver des alliés. »

Le calendrier a dû être précipité

La Constitution grecque prévoit une procédure relativement complexe pour l’organisation d’élections anticipées lorsque celles-ci doivent se tenir moins de douze mois après le scrutin précédent. Une fois que le premier ministre remet sa démission, le chef de l’Etat, Prokopis Pavlopoulos, ne peut pas convoquer immédiatement un nouveau scrutin mais doit d’abord consulter les dirigeants des autres partis pour voir s’ils sont en mesure de former un gouvernement. Ce n’est qu’en cas d’échec de ces consultations (plus que probable compte tenu de la composition du Parlement) que des élections seront annoncées et organisées.

A l’annonce de futures élections, Martin Selmayr, chef de cabinet du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a déclaré que des élections anticipées en Grèce « pourraient conduire à un soutien élargi au programme du MES (mécanisme européen de stabilité), qu’Alexis Tsipras a récemment signé ».

(lemonde.fr)

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