Le torchon brûle entre Bédié et Ouattara
Réunis samedi 2 juin à Abidjan, 600 membres du bureau politique du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) ont fait l'autocritique de leur échec aux élections législatives et présidentielle. Mais ils ont surtout exprimés la colère des militants, qui estiment que dans la gestion du pouvoir, le parti de l’ancien président Henri Konan Bédié est floué.
Le PDCI a, pour la première fois, officiellement dénoncé le découpage électoral effectué quelques mois avant les législatives du 11 décembre 2011, favorable au Rassemblement des républicains (RDR) d’Alassane Ouattara. Le parti du président ivoirien avait obtenu la majorité absolue à l’Assemblée nationale, alors même que les législatives avaient été boycottées par le Front populaire ivoirien, le parti de l’ex-président Laurent Gbagbo.
Sur bien d’autres aspects, le PDCI s’est exprimé sans langue de bois et sans diplomatie. Une attitude rare depuis la création du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) en 2005, dont le RDR et le PDCI sont les deux principales composantes. L’ancien président Henri Konan Bédié estime par exemple que « le développement national (et) le programme commun de gouvernement ne peuvent être une œuvre réservée » à des personnes « de même profil ethnique, confessionnel, régional ou politique ». Une allusion claire au fameux « rattrapage ethnique » évoqué par le président Ouattara dans l’hebdomadaire français L’Express en janvier 2012.
Pour Henri Konan Bédié, « les cabinets des différents ministères devraient arborer les couleurs » de l’alliance RHDP « et non celles d’un seul parti ». Commentaire du secrétaire général à l’intérim du parti présidentiel, Amadou Soumahoro : « Le RDR se félicite de la détermination du PDCI de renforcer le RHDP ». Mais il n’est pas d’accord sur « un certain nombre d’affirmations avancées ». Amadou Soumahoro promet des discussions sans polémiques entre les deux alliés.
(Rfi)