Bara Tall et Cie relaxés
Jugés pour entrave à la liberté de circulation et voies de faits, Bara Tall et sept de ses employés ont été renvoyés des fins de la poursuite, hier. Le tribunal correctionnel qui les jugeait le 8 mai dernier, s’est déclaré incompétent. Ainsi, le juge a relaxé les prévenus et a demandé au parquet de mieux se pourvoir. D’ailleurs, lors du procès, c’est le maître des poursuites qui avait soulevé l’incompétence du tribunal. Dans son réquisitoire, le représentant du parquet avait estimé que le délit de voies de faits n’était pas établi. Mieux, il considérait que l’infraction relative à l’entrave à la libre circulation est en réalité une contravention. A ce propos, il avait demandé que les prévenus soient condamnés à une amende de 20 000 francs. S’engouffrant dans cette brève, la défense avait demandé au tribunal de se déclarer incompétent, à défaut de relaxer les prévenus. Une plaidoirie bien suivie.
Pour rappel, lors d’un sit-in organisé le 28 juin devant le siège de leur entreprise, les employés de (JLS) avaient barré les routes menant au domicile de l’ancien président Abdoulaye Wade, au Point E. Les travailleurs avaient érigé deux engins (grues), bloquant les issues de ce quartier, pour réclamer leurs salaires. Par la suite, le Parquet avait déclenché une procédure contre Bara Tall et sept (7) de ses employés dont trois (3) cadres et autant de chauffeurs. A la barre, Bara Tall et les cadres, poursuivis pour complicité, ont déchargé les chauffeurs, en affirmant qu'ils n'ont fait qu’exécuter des ordres et ignoraient même qu’il s’agissait d’une manifestation. Tout en soutenant qu’aucun passage n’a été bloqué, les responsables de Jean Lefebvre Sénégal ont indiqué qu’il s’agissait d’un sit-in ''pour éviter des actions désespérées''. Bara Tall n’avait pas hésité à déverser sa bile sur l’ancien régime qu’il accusait de le traîner pour la énième fois devant la justice. En effet, ce procès est le énième intenté contre l’entrepreneur en BTP. Il n’a jamais été condamné. Il s’agit notamment du procès sur l'affaire dite des ''Chantiers de Thiès'' et celui relatif à la construction de la route Fatick-Kaolack.