Publié le 18 Sep 2016 - 03:41
FAILLES DANS LE RETRAIT DES ENFANTS DE LA RUE

Niokhobaye Diouf promet d’engager la « répression »

 

Les résultats escomptés n’ont pas été atteints, dans le cadre de la campagne de retrait des enfants talibés de la rue. C’est pour cette raison que la Direction des droits de la protection de l’enfant et de groupes vulnérables (Ddpegv), dirigée par Niokhobaye Diouf, promet une application effective de la loi, à partir de la semaine prochaine. Ceci pour dissuader les récalcitrants.

 

Têtu est le phénomène de la mendicité : le mal est encore là. Les résultats enregistrés dans les opérations de retrait des enfants talibés de la rue ne correspondent pas aux attentes de la Direction des droits de la protection de l’enfant et de groupes vulnérables (Ddpegv). En deux mois et dix jours, Niokhobaye Diouf  et ses camarades ont effectué 36 sorties sanctionnées par 688 enfants retirés de la rue. Menée en grande pompe à ses débuts avec une hypermédiatisation et de communication intense, cette campagne de retrait se heurte à des ‘’maîtres coraniques récalcitrants’’. Sourds à cette croisade, ils continuent d’envoyer leurs talibés dans les artères de la capitale sénégalaise. Une pratique bannie par l’Etat.

Joint par téléphone, M. Diouf de dévoiler leur agenda : ‘’Nous allons, à partir de la semaine prochaine, c'est-à-dire mardi, intensifier les sorties. Maintenant, au lieu de conduire les gens dans les centres de prise en charge, ils seront amenés au commissariat central, avant d’être déférés devant le Procureur. Donc, de manière beaucoup plus résolue, il s’agit de passer vers la phase active de répression, d’application directe de la loi’’. Il ajoute qu’il ne maitrise pas les raisons pour lesquelles les commissariats de Police, qui étaient dans cette campagne, se sont retirés.

Toutefois, Niokhobaye Diouf  confie que ‘’leur implication n’a pas été à la dimension de la tâche. Il n’y a que la Brigade spéciale des mineurs qui travaille avec nous. Il y a lieu de multiplier nos actions, de les étendre géographiquement. Et je rappelle qu’il y a une amende dans la loi qui réprime l’exploitation de la mendicité des enfants au Sénégal.’’ Cette amende est de 500 mille à 2 millions de F CFA assortie d’une peine d’emprisonnement de deux à cinq ans.

Selon M. Diouf, le budget attribué à la Ddpegv est 11 milliards de F Cfa. Pour le retrait des enfants talibés de la rue, l’enveloppe allouée à la région de Dakar appelée ‘’zone test’’ est de 2 milliards de F Cfa.  

PAPE NOUHA SOUANE

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